La fête des Fidèles Défunts approche.
L’Église, comme une mère, vous invite à regarder au-delà des tombes et à vous rappeler que la vie ne s’arrête pas avec la mort. Ce n’est pas un jour de tristesse. C’est un jour d’amour, de foi et d’espérance. Celui qui aime dans le Christ ne se sépare jamais pour toujours.
Peut-être vous êtes-vous demandé si le purgatoire existe vraiment. Ce n’est ni une croyance optionnelle ni un symbole poétique. C’est une vérité de foi. Depuis les premiers siècles, l’Église l’enseigne et le proclame avec autorité : le purgatoire est réel.
L’Ancien Testament l’annonçait déjà : « C’est une pensée sainte et salutaire de prier pour les morts, afin qu’ils soient délivrés de leurs péchés. » (2 Maccabées 12,46)
Les Juifs priaient pour leurs défunts à chaque repas, convaincus que l’amour pouvait continuer d’agir au-delà de la mort. Et le Christ lui-même a confirmé cette vérité lorsqu’il a dit :
« Réconciliez-vous avec votre adversaire pendant que vous êtes en chemin… vous ne sortirez pas de là avant d’avoir payé le dernier sou. » (Matthieu 5,26)
Les Pères de l’Église expliquent que cet « adversaire » est Dieu lui-même, juste et miséricordieux. Le « juge » est le Christ, et cette « prison » est le purgatoire, où l’âme se purifie avant d’entrer dans le Royaume. Jésus n’a pas seulement enseigné cette réalité : il l’a vécue. Après sa mort, il est descendu pour libérer les âmes justes qui attendaient la Rédemption. Il leur a ouvert les portes du Ciel et les a conduites à la Lumière éternelle.
Le purgatoire n’est pas un enfer en plus petit, ni un châtiment cruel. C’est le feu de l’amour divin qui purifie l’âme, comme l’or dans le creuset, jusqu’à ce qu’elle brille de pureté. Dieu ne cherche pas à vous faire souffrir : il veut vous guérir totalement pour que vous puissiez le contempler sans aucune ombre.
Imaginez une âme qui aime Dieu de toutes ses forces… mais qui ne peut pas encore le voir. Cette attente brûlante, ce désir pur, voilà ce qui constitue le purgatoire. Il n’y a pas de haine là-bas. Seulement un amour qui fait souffrir, parce qu’il n’est pas encore arrivé à sa plénitude.
Le Concile de Trente l’a enseigné clairement :
« Que celui qui dit qu’après avoir reçu la grâce, l’âme n’a plus de dettes à purifier avant le Ciel, soit anathème. »
C’est pourquoi chaque messe, chaque sacrifice, chaque prière pour les défunts possède une puissance réelle.
L’Église prie chaque jour pour les âmes du purgatoire. Et le 2 novembre, toute la chrétienté s’unit dans un seul cri de foi : « Donne-leur, Seigneur, le repos éternel, et que brille pour eux la lumière perpétuelle. »
Vous aussi, vous pouvez aider les âmes que vous aimez. Vos souffrances offertes, vos sacrifices, vos communions, vos indulgences, vos messes : tout peut devenir pour elles un soulagement.
Rien ne se perd lorsqu’on offre par amour. Chaque larme acceptée, chaque rosaire récité, chaque messe commandée ouvre un canal de miséricorde.
Et souvenez-vous : un jour, vous aussi aurez besoin de ces prières. Mais l’Église — votre mère — ne vous oubliera pas. Elle priera pour vous, comme aujourd’hui elle vous demande de prier pour les autres.
Ainsi s’accomplit la communion des saints : nous entraider jusqu’à parvenir ensemble au Ciel.
Préparez-vous dès aujourd’hui. Offrez une messe pour vos parents, vos grands-parents, vos amis.
Visitez un cimetière avec respect et espérance. Récitez le psaume De Profundis ou le rosaire pour les défunts. Gagnez des indulgences au mois de novembre en priant pour eux. Ne laissez pas passer cette occasion d’amour qui transcende le temps.
Le purgatoire n’est pas ténèbres, mais aurore.
Chaque prière que vous faites est une étincelle qui allume cette aurore.
Et lorsque ces âmes atteindront la gloire, elles se souviendront de votre nom devant Dieu.
Source : « Un mois avec nos amis : les âmes du Purgatoire. Les connaître, les prier, les libérer », Abbé Martin Berlioux
Photo : Musée de Brooklyn – La Virgen del Carmen salvando almas del Purgatorio. Cercle de Diego Quispe Tito, Public domain, via Wikimedia Commons.