Après les horreurs révolutionnaires de la Révolution française et les guerres de Napoléon, non moins révolutionnaires ni moins sanglantes, les princes légitimes de la maison de Bourbon revinrent à Paris.
Le premier à entrer dans l’ancienne capitale du royaume fut le comte d’Artois — futur Charles X — frère cadet du roi décapité Louis XVI.
L’entrée du comte d’Artois à Paris fut un épisode digne d’une fable.
N’était le caractère païen des Mille et Une Nuits, on aurait dit une fable des Mille et Une Nuits.
C’était un prince fait davantage de cristal que de chair, possédant toutes les grâces et tous les charmes de la délicatesse française, toutes les finesse, les raffinements, les courtoisies de l’élégance française.
Il avait en même temps une attitude profondément paternelle à l’égard du peuple.
Et le peuple remarqua cette paternité et en fut enchanté ; il alla jusqu’à embrasser ses chevaux, non sans quelque danger qu’un cheval, soudain, ne rue.
Et le comte d’Artois avançait sans se troubler, tandis que le peuple lui ouvrait le passage.
Le peuple d’Autriche fond littéralement et s’émeut lorsqu’un archiduc de la maison impériale revient après une longue persécution.
C’est le retour d’un père innocent. Dans le cas de la France, non.
Le prince est le rêve que tout le monde voudrait avoir, qu’il voudrait vivre, celui auquel on pensait lorsque les canons brutaux tonnaient près de Paris, annonçant les violentes victoires de Napoléon.
Au fond, les cœurs du peuple de Paris pensaient au son des cloches de la cathédrale de Reims lorsque l’on y couronnait un roi de France.
Ils battaient en pensant à la cérémonie du sacre, l’une des plus belles cérémonies de la Chrétienté.
La cathédrale de Reims est la cathédrale construite par la France monarchique pour rendre un culte au représentant temporel de Dieu sur la Terre.
(Plinio Corrêa de Oliveira, 31/3/95. Texte non révisé par l’auteur)
Source : https://catedraismedievais.blogspot.com/2010/07/reims-catedral-da-franca-monarquica.html
Photo : Clelie Mascaret, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
