Après un long voyage — partie de Pologne par voie maritime jusqu’à toucher le port de Santos, à São Paulo — la plus grande cloche du monde, baptisée « Vox Patris », est arrivée à la Basilique du Divin Père Éternel, à Trindade (Goiás), où elle a fait entendre pour la première fois sa voix.
Elle a tant charmé les plus de 10 000 fidèles présents que ceux-ci ont demandé à la basilique d’ajouter un horaire supplémentaire pour la faire sonner.
Les dévots ont exprimé le profond émoi que le son de Vox Patris a suscité dans leurs cœurs.
Des manifestations similaires de ferveur religieuse et d’émotion ont été observées dans les différentes villes traversées par la cloche, accompagnée par une immense foule sur près de 1000 kilomètres.
Concernant le symbolisme des cloches, Mgr Jean-Joseph Gaume (1802–1879), célèbre pour sa science théologique, s’exprimait ainsi :
« Leur voix proclame les grands mystères du christianisme, elle augmente la dévotion des chrétiens pour chanter de nouveaux cantiques dans l’assemblée des saints, et elle invite les anges à prendre part à leurs concerts. La cloche fait tout cela, car cette mission lui est confiée au nom de Celui qui détient tout pouvoir au Ciel et sur la Terre. »
(Mgr Jean-Joseph Gaume, L’Angelus au XIX? siècle, Éditions Saint-Rémi, 2005)
Selon le fabricant de Vox Patris, la cloche émet un son de 120 décibels, pouvant se propager dans un rayon allant jusqu’à 10 kilomètres. Il s’agit de la plus grande cloche à battant au monde, avec un poids de 55 tonnes.
Pourquoi un volume sonore si puissant ? Revenons à Mgr Gaume : « Chaque sonnerie fait résonner au loin les deux mystères de la mort et de la vie — alpha et oméga —, nécessaires pour orienter la vie de l’homme et consoler ses espérances. »
C’est pourquoi, au moment du baptême des cloches, « l’évêque asperge la cloche avec de l’eau bénite, lui conférant le pouvoir et le devoir d’éloigner de tous les lieux où son écho parvient les puissances ennemies de l’homme et de ses biens : les démons, les tourbillons, la foudre, la grêle, les bêtes malfaisantes, les tempêtes et tous les esprits de destruction. »
Sur les réseaux sociaux, les fidèles ont également exprimé leur émerveillement devant cette cloche. L’un d’eux raconte l’attente émue de sa mère âgée, impatiente d’entendre son premier carillon, après tant d’années où les cloches ont été réduites au silence, victimes d’une modernité mal comprise, introduite dans tant d’églises.
« Ma mère, âgée de 94 ans, est retournée à cet endroit où ses parents arrivaient en charrette à bœufs pour les festivités dans les années 30, 40 et 50 ! »
Un autre fidèle a commenté : « C’est comme si le cœur du pèlerinage commençait à battre à cet instant, annonçant que quelque chose de sacré est sur le point de se produire. »
Mgr Gaume confirme cette attitude :
« Un fait peu remarqué est l’amour que les véritables enfants de l’Église portent à la cloche, et la haine que lui vouent les ennemis de Dieu. L’une des joies les plus douces de nos pères, après s’être libérés de la Révolution française, fut d’entendre à nouveau les cloches, restées muettes pendant tant d’années.
Nos pères, en temps de danger, faisaient entendre à notre Père céleste le son des cloches — leur premier cri d’alarme. Le Seigneur ne restait pas longtemps insensible à la voix de son peuple. »
« C’est à l’Église que nous devons la cloche. Elle l’aime comme une mère aime son enfant. Dès sa naissance, l’Église l’a baptisée et en a fait un être sacré. Car la cloche est destinée à chanter tout ce qu’il y a de saint et de sanctifiant sur la Terre et dans les Cieux. »
C’est pourquoi, au moment de la baptiser, « l’évêque, s’adressant directement à la cloche, la dédie à un saint ou à une sainte du Paradis, lui disant avec une sorte de tendre respect : “En l’honneur de saint \[nom], que la paix soit désormais avec toi, chère cloche.” Elle doit aussi avoir un parrain et une marraine. Le nom de la cloche est gravé sous la croix en relief, qui la marque du sceau de Notre-Seigneur et la consacre à son culte suprême. » (Mgr Jean-Joseph Gaume, ibid.)
Le son puissant et solennel de Vox Patris, à son premier carillon, a inauguré le pèlerinage du Divin Père Éternel, qui cette année pourrait rassembler entre 4 et 6 millions de pèlerins, selon les prévisions.
Source : https://catedraismedievais.blogspot.com/2025/08/no-brasil-o-maior-sino-do-mundo.html
Photo : VoxPatris, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
