Un chiffre revient souvent dans les débats démographiques : 2,1 enfants par femme, le fameux seuil de remplacement des générations. C’est le minimum nécessaire, dans les pays développés, pour stabiliser la population sans immigration. Mais une récente étude japonaise, publiée dans Plos One et relayée par Le Figaro, remet ce seuil en question. Selon ses auteurs, il faudrait en réalité au moins 2,7 enfants par femme pour garantir la survie d’une lignée familiale à long terme.
Cette étude met en lumière une vérité que nos sociétés modernes semblent vouloir ignorer : une natalité en berne condamne nos peuples à l’effacement. En France, l’indice de fécondité est tombé à 1,6 enfant par femme. Partout en Europe, la tendance est la même. Malgré les politiques familiales, nous ne parvenons plus à nous renouveler.
Les conséquences de cette dénatalité sont graves : vieillissement accéléré, pénurie de main-d’œuvre, perte d’élan culturel, dépendance accrue aux migrations. Mais surtout, elle révèle une crise profonde du sens de la famille et de la transmission. Une civilisation qui ne fait plus d’enfants est une civilisation qui doute d’elle-même.
Pourquoi ce désamour pour la maternité ? Outre les pressions économiques et sociales, le message dominant dans nos sociétés dévalorise la fécondité, la présente comme un fardeau, et favorise un individualisme stérile. Pire encore, la banalisation de l’avortement prive des millions d’enfants de leur droit à naître, creusant davantage le déficit démographique.
Il est urgent de réhabiliter la maternité comme vocation noble, de soutenir les familles nombreuses, et d’offrir aux jeunes générations les conditions matérielles et culturelles pour accueillir la vie. Car comme le rappellent les données historiques, les peuples qui ont survécu sont ceux qui ont su transmettre la vie.
Redonner envie d’avoir des enfants, ce n’est pas seulement un défi économique ou politique, c’est un acte d’espérance, un engagement pour l’avenir. Le véritable progrès, c’est de construire une société où chaque enfant est désiré, protégé et aimé.
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