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Au piano

Dans le calme de cette pièce chaleureuse et accueillante, où le temps semble s’être arrêté, une fillette aux cheveux roux esquisse quelques notes au piano.
Sa tête est légèrement inclinée vers les touches. Sa posture exprime l’application et la patience.
Elle porte une robe bleu profond, simple et ravissante, protégée par un tablier blanc empesé.
La hauteur du solide tabouret pivotant, en bois sombre, sur lequel elle est assise, fait que ses pieds pendent gracieusement dans le vide.
Ce détail souligne la fragilité de son âge et met en valeur la tâche exigeante qu’elle affronte : apprendre à jouer d’un instrument qui, par sa taille et sa solennité mêmes, impose le respect.

Par une fenêtre invisible, entre la lumière diffuse d’un jour nuageux.
Sur la cheminée, où crépite le feu, un grand miroir agrandit la salle.
Devant, un vase bleu, quelques éventails chinois et deux chandeliers ajoutent une touche de couleur.

Sur le piano d’étude brillant, reposent des papiers, un livre et un discret vase contenant quelques fleurettes du jardin.
Au fond, sur le mur, dans un cadre simple avec passe-partout, une estampe horizontale représente saint François, gravement malade et aveugle, porté sur une civière par ses frères, bénissant la ville d’Assise que l’on aperçoit au loin.

Dans cette toile, Henry Stacy Marks immortalise non seulement une fillette jouant du piano, mais aussi l’essence même du dévouement enfantin, la beauté de la musique naissante et l’univers intime d’un instant quotidien.
Ici, le silence devient musique, la lumière devient peinture, tandis que l’enfant, indifférente au regard du spectateur — comme François sur son estampe contemplant Assise — tisse son petit miracle sonore dans l’éternité de la toile.


Henry Stacy Marks (1829-1898) fut un peintre et dessinateur anglais, connu pour sa capacité à saisir avec précision et charme les scènes de la vie quotidienne, les portraits et les détails anecdotiques de la vie victorienne.
Son œuvre se distingue par une minutieuse attention au détail et une aptitude rare à transmettre chaleur, humour et humanité dans chacun de ses tableaux.

Marks naquit le 13 septembre 1829 à Londres, dans une famille aisée.
Son père, commerçant prospère et passionné d’art, influença sans doute très tôt son goût pour le dessin et la peinture.
Après avoir terminé son éducation de base, il entra aux Royal Academy Schools de Londres, où il révéla un talent précoce pour le dessin précis et la composition équilibrée.

Au cours de sa formation, Marks fréquenta également la School of Design de Somerset House, et passa un certain temps à Paris, où il approfondit sa connaissance des techniques des grands maîtres européens.
Ces expériences lui fournirent une solide base technique, qu’il combina par la suite à son propre style distinctif.

De plus, Marks éprouvait une grande affection pour la nature, et tout particulièrement pour les oiseaux.
Cette passion se refléta dans de nombreuses œuvres où les oiseaux apparaissent comme sujets principaux ou magnifiquement intégrés au décor.
Sa fascination fut telle qu’il devint membre de la Zoological Society of London, et son savoir scientifique se traduisit par des illustrations naturalistes d’une extrême précision.

Le style de Henry Stacy Marks allie réalisme technique et lyrisme délicat.
Ses toiles dégagent souvent une atmosphère chaleureuse et accessible, invitant le spectateur à entrer dans la scène et à ressentir une connexion intime avec les personnages.
Il fut également membre actif du mouvement préraphaélite, partageant avec ses pairs le culte du détail, de la minutie et de la fidélité à la nature.

Parmi ses œuvres les plus connues figurent des scènes théâtrales et musicales, notamment des portraits d’enfants dans leurs activités artistiques, qui reflètent les valeurs et coutumes de l’époque victorienne.
L’un de ses travaux les plus notables fut la commande du Royal Shakespeare Theatre, pour lequel il conçut une série de fresques célébrant l’œuvre de William Shakespeare.
Il fut membre de la Royal Academy of Arts et exposa régulièrement dans les principales galeries.

Vers la fin de sa vie, il publia une autobiographie en deux volumes, intitulée Pen and Pencil Sketches (1894).

Source : https://www.tesorosdelafe.com/articulo-2066-al-piano

Photo : Henry Stacy Marks, Public domain, via Wikimedia Commons

Posted in Perspective Catholique, Point de vue

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