Il s’agit d’une église monastique, un exemple admirable de l’art roman du 12e siècle.
Quelle différence avec les églises modernes !
La porte centrale est pratique : elle est suffisamment grande pour permettre aux foules d’entrer et de sortir facilement de l’édifice.
Elle est suffisamment haute pour permettre l’entrée de grandes bannières.
La colonne centrale de la porte divise la foule qui entre, empêchant les gens de marcher dans une seule direction au début.
Quel beau symbolisme !
Au-dessus de la porte se trouve une image de Notre Seigneur Jésus-Christ, montrant qu’il divise les voies de l’homme en deux : celle de droite, de l’amour de Dieu, et celle de gauche, de la perdition.
Il divise les chemins de l’homme.
Dans la partie supérieure du temple, nous voyons une belle sculpture en pierre.
Les bâtisseurs avaient l’habitude de placer des sculptures dans les églises de l’époque pour illustrer un fait de l’Histoire sainte, de l’Histoire de l’Église ou l’histoire d’un saint.
De cette manière, la religion était enseignée à ceux qui entraient dans les temples.
C’est pourquoi les cathédrales médiévales étaient appelées « Bibles de pierre ».
Les colonnes, d’une grande noblesse, supportent tout le poids de l’édifice. Suffisantes, dignes, mais comme un porteur qui ne plie pas sous le poids de ses bagages.
Comme elles sont différentes de tant de colonnes modernes massives !
On peut dire que l’harmonie et la distinction sont les notes dominantes de l’ensemble du bâtiment, qui ne manque pas d’un aspect pratique.
L’architecture médiévale, tant romane que gothique, est considérée par de nombreux spécialistes modernes comme la plus pratique de l’histoire.
Il n’y a rien dans un bâtiment gothique, par exemple, qui n’ait une raison d’être pratique. Pourtant, tout y est beau.
On pourrait faire une longue étude pour prouver que tous les aspects analysés dans la basilique de Vézelay ont une raison d’être pratique, mais alliée à la beauté.
Un fait historique important ajoute à la renommée de ce chef-d’œuvre du style roman : c’est ici que saint Bernard de Clairvaux a prêché la deuxième croisade en 1146.
Extraits d’une conférence donnée par le professeur Plinio Corrêa de Oliveira le 10 février 1974. Non édités par l’auteur.
Source : https://catedraismedievais.blogspot.com/2013/04/basilica-de-vezelay-harmonia-distincao.html
Source photo : Benoît Prieur, CC0, via Wikimedia Commons
