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Le Palais de Westminster

Par Felipe Barandiarán

L’ancien palais de Westminster, construit au XIe siècle par Édouard le Confesseur et transformé en siège du Parlement peu après, avait été dévasté par un incendie en 1834 et reconstruit en 1876. Deux ans plus tard, le peintre De Nittis a capturé cette scène de la vie quotidienne à Londres, avec la brume typique qui enveloppe tout, créant une atmosphère et une magie uniques.

La silhouette délavée du majestueux édifice, avec ses hautes tours gothiques, se découpe sur un ciel terne rougi par le soleil non chauffé. À ses pieds, les eaux de la Tamise coulent sereinement et rapidement. Quelques bateaux la traversent. Tout est flou.

Sur le pont, traçant une ligne diagonale dans le tableau, plusieurs personnages passent dans un va-et-vient routinier. Certains se sont arrêtés et passent le temps, sans rien faire, en regardant le panorama.

Au premier plan, accoudés à la balustrade, deux hommes conversent, oublieux de toute urgence. On peut imaginer le ton de leurs paroles : des phrases isolées, de longues pauses, des moments de réflexion perdus dans la fumée de leur pipe. Même les silences ont leur importance, permettant à la vue du fleuve, enveloppé de brume, et à la masse du palais de faire partie de ce dialogue partagé.

Leur attitude transmet un calme non seulement physique mais aussi mental, qui permet au temps de s’écouler à un rythme plus humain, en accord avec la nature et l’environnement.

Quel contraste avec la vie moderne ! Aujourd’hui, nous vivons de manière accélérée, accrochés à nos téléphones portables, incapables de profiter d’un moment de calme, de ne rien faire, de simplement contempler, de ruminer nos pensées. Nous ne supportons pas le silence, nous le trouvons inconfortable, voire angoissant. Nous avons besoin de bruit, de musique, d’un fond sonore à la radio ou à la télévision. Nous sommes accros à l’idée de toujours « produire » quelque chose, ne serait-ce qu’une photo à partager avec quelqu’un qui n’est pas là, en négligeant la personne à côté de nous. Constamment bombardés par des stimuli, nous oublions « l’être ».


Cette peinture nous invite à réfléchir sur cette déconnexion avec le présent. Il nous montre un moment d’humanité qui contraste avec notre existence pressée. La sérénité qui émane des hommes sur le pont semble nous mettre au défi de retrouver la capacité d’être immobile, d’observer sans hâte, d’apprécier les silences, de trouver la beauté dans la lenteur. Il s’agit peut-être d’un signal d’alarme qui nous fait comprendre que la profondeur et la vie se trouvent dans la pause et la contemplation.

Source : https://www.tesorosdelafe.com/articulo-2043-palacio-de-westminster

Source photo : Giuseppe De Nittis, Public domain, via Wikimedia Commons

Posted in Châteaux

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