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Le Haut-Kœnigsbourg : le haut-château du roi

Le château du Haut-Kœnigsbourg est une forteresse médiévale étroitement liée à l’histoire allemande, mais qui fait aujourd’hui partie de la région française d’Alsace.

Son nom signifie « haut château du roi ». Le terme « haut » ne fait pas référence à l’élévation sur laquelle il a été construit, mais à son rang élevé.

En effet, son profil imposant entouré de bois domine la plaine et rayonne de force, d’ordre et de majesté.

En 774, Charlemagne légua la colline de Staufenberg – sur laquelle fut construit le Haut-Kœnigsbourg – et les terres avoisinantes au prieuré bénédictin de Lièpvre, lui-même vassal de l’abbaye de Saint-Denis, où se trouvent les tombeaux de la famille royale française près de Paris.

Après 1079, Frédéric II, duc de Souabe le Borgne, crée une ligne de défense composée de nombreux châteaux, y compris sur des terres qui ne lui appartiennent pas.

C’est ainsi que le premier château du Haut-Kœnigsbourg est construit illégalement sur les terres des moines de l’abbaye de Lièpvre.

En 1147, Eudes de Deuil, moine de Saint-Denis, s’adresse au roi Conrad III de Hohenstaufen pour que le roi de France Louis VII intervienne afin de réparer cette injustice.

C’est la première fois que le château est mentionné dans un document écrit.

A cette époque, la forteresse possède deux tours qui lui permettent de surveiller la route qui traverse l’Alsace du nord au sud.

La région est stratégique, notamment pour la puissante famille des Hohenstaufen, à laquelle appartient Frédéric Barberousse, empereur du Saint-Empire romain germanique.

La dynastie des Hohenstaufen est engagée dans une guerre contre la papauté, dont elle sort très affaiblie et perd l’empire.

Dans ce contexte, les ducs de Lorraine prennent possession du château et le confient aux sires – petits seigneurs – de Rathsamhausen puis aux Hohenstaufen, qui y installent le centre de gouvernement de leur fief.

Au déclin du Moyen Âge, les seigneurs féodaux abandonnent souvent leurs austères châteaux au profit d’une vie plus confortable et des plaisirs de la ville.

Le château abandonné devient alors un repaire de brigands.

Pour mettre fin à cette triste situation, la forteresse fut conquise et incendiée en 1462 par une coalition militaire des villes libres de Colmar, Strasbourg et Bâle (Suisse).

Les vestiges du Haut-Kœnigsbourg sont confiés en 1479 à la famille Thierstein qui le reconstruit en y ajoutant des tours et d’épaisses murailles.

Après la mort du dernier des Thierstein, l’empereur Maximilien Ier achète le château.

En 1633, pendant la guerre de Trente Ans, l’armée protestante suédoise s’empare du château après l’avoir bombardé pendant cinquante jours.

En ruine, le château est relégué à l’abandon.

En 1871, l’Alsace redevient allemande. L’empereur Guillaume II de Hohenzollern veut créer un monument à la gloire allemande.

À cette fin, il fait procéder non seulement à une restauration mais aussi à une nouvelle création de différentes parties du château, une rénovation qui dure de 1901 à 1908.

En l’absence de plans ou de documents précis pour le vieux château, l’imagination a joué son rôle, respectant admirablement tout ce qui pouvait être considéré comme d’époque.

Cependant, l’inspiration néogothique du XIXe siècle l’emporta, produisant une œuvre qui, sans être entièrement historique, glorifiait l’image du Moyen-Âge.

Le mobilier intérieur a été refait dans le même style.

Le château a un peu l’allure d’un cuirassé s’élançant sur les flots des collines en toute sécurité.

Il domine les vallées où passent des chemins stratégiques.

Sa silhouette avertit qu’il interceptera tout groupe de bandits ou d’ennemis qui tenteraient de troubler la paix de la région.

On peut l’appeler à juste titre le « haut château du roi », car il se trouve dans une position majestueuse (= au niveau le plus élevé de tous).

Rien dans son architecture n’invite à s’avachir.

Son mobilier parle également d’une vie splendide mais austère et sacrificielle.

Mais s’il sacrifie tout au nom de la noble fonction militaire et royale, le Haut-Kœnigsbourg parle à l’esprit des valeurs et des splendeurs d’une noblesse pleinement immergée dans les luttes de la terre, mais dont l’âme regarde et pointe vers le Ciel.

Sa haute tour – le donjon – est la partie la plus centrale et la plus noble. Elle affirme le pouvoir du seigneur du château et imite la figure d’un archange descendu d’une autre sphère.

Cette tour semble dire : « Les valeurs que j’incarne sont là, ancrées pour toujours, parce qu’elles ne meurent jamais. Et leur plus haute raison d’être est en Dieu, dont le grand roi qui me possède n’est qu’une image temporelle ».

Source : https://castelosmedievais.blogspot.com/2013/09/haut-knigsbourg-o-alto-castelo-do-rei.html

Source photo : Image par M W de Pixabay

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