fbpx
Menu Fermer

Un passé splendide, un avenir encore plus beau

L’Église catholique constitue un immense firmament spirituel, tout un univers d’âmes riche et très différencié, dont les variétés les plus profondes se combinent harmonieusement pour composer une unité puissante et majestueuse.

Plinio Corrêa de Oliveira

Celui qui voudrait voir l’Église résumée ou pleinement reflétée dans le cœur de l’un de ses saints, docteurs ou pontifes, se tromperait. Elle ne se laisse enfermer dans aucune des multiples manifestations de sa fécondité surnaturelle. Son esprit n’est pas seulement dans le recueillement des anachorètes, dans la sagesse des docteurs, dans la patience des martyrs, dans la pureté des vierges, dans l’intrépidité des croisés, dans l’ardeur des missionnaires, dans la douceur de ceux qui se consacrent aux malades. C’est tout cela à la fois. Ce n’est qu’avec ces juxtapositions et d’autres que l’on peut se faire une idée de l’admirable perfection de la religion catholique.

Une société temporelle : la chrétienté

Il fut un temps où, à côté de la société spirituelle qu’est l’Église de Dieu, existait une société temporelle de princes et de peuples chrétiens – conséquence politique logique et admirable d’une réalité surnaturelle qu’est le Corps mystique du Christ – qui s’appelait la Chrétienté.

De cette vaste et glorieuse famille de nations, marquée au front par la Croix du Sauveur, il n’est pas possible non plus d’avoir une vision complète en ne considérant qu’un seul des peuples qui la composent. Des rives riantes du Tage aux confins de la grande plaine polonaise, de la belle Naples inondée de lumière aux provinces septentrionales de la Scandinavie glacée ou de la noble et brumeuse Écosse, s’étendaient des nations profondément différentes les unes des autres, fières de ces diversités, mais en même temps fortement imprégnées de l’unité supérieure dans laquelle elles se retrouvaient toutes en Jésus-Christ.

Une unité qui était avant tout religieuse et mystique, et qui résultait de la coexistence de toutes ces nations dans la guilde de l’Église. Mais aussi une unité culturelle et psychologique, une unité humaine – au sens d’une humanité baptisée – qui fait que l’Europe ne serait pas tout à fait ce qu’elle est si l’un de ses éléments constitutifs venait à manquer : les Français, étincelants de grâce et de courage, lucides, doux et vifs ; les Allemands, au corps herculéen et à l’âme noble, robustes en pensée et en action, terribles à la guerre, candides et affectueux dans la cohabitation pacifique ; les Anglais, synthèse originale, séduisante et quelque peu énigmatique des qualités des Français et des Allemands, prédestinés à peupler le Ciel de saints et à répandre sa gloire aux confins de la terre ; l’Italien, dont le génie, comme excessivement fécond, s’est multiplié en d’innombrables variantes qui ont fait de chaque petit État un soleil d’intelligence et de culture avec ses caractéristiques propres ; le peuple ibérique, chevaleresque et suprêmement grandiose, passionné dans sa foi, méprisant constamment les richesses de la terre, n’ayant d’yeux que pour l’héroïsme, la mort et le royaume de gloire avec le Christ.

Enfin, on pourrait multiplier les exemples. Mais ceux-ci suffisent à montrer que la chrétienté, en tout comme l’Église, sa Mère, avait une gloire qui lui venait « ab intus » (Ps. 44, 14), c’est-à-dire de l’esprit national des peuples qui la composaient, splendidement illuminés par la foi. Et qu’elle était ornée d’une culture et d’une civilisation qui étaient comme un magnifique « manteau aux couleurs variées » (Ps 44, 10).


Nous avons mentionné le Portugal et l’Espagne ensemble dans cette énumération. C’était à dessein. Nous ne devrions pas parler de ces deux nations dans les mêmes termes que nous parlons de l’Allemagne et de la France, par exemple. Mais plutôt comme on parlerait de l’Allemagne et de l’Autriche, ou de la Suède et de la Norvège.

Force, courage, intelligence et réalisme

Les caractéristiques fondamentales des deux pays sont communes. Ils diffèrent par de nombreux détails, intéressants et fructueux, mais des détails tout de même. Quels sont ces traits communs ? Nous les voyons principalement dans l’idéalisme. Les deux peuples ont montré au monde étonné – que ce soit dans les guerres contre les Maures, dans l’expansion maritime, dans la colonisation de trois continents, ou même dans la floraison littéraire et artistique de leurs siècles d’apogée – qu’ils savent et peuvent gagner avec un éclat extraordinaire les luttes et les tâches de la vie terrestre.

Pour cela, ils ont de la force, du courage, de l’intelligence et du réalisme à revendre. Nous insistons sur le réalisme, car c’est une qualité qui leur a souvent été refusée. Soutenir une guerre victorieuse de huit siècles contre les Maures n’est pas possible avec l’âme rêveuse et pusillanime d’un idéaliste creux. Car le temps, l’adversité et la fatigue ont raison de tous les rêves. Les guerres ne se gagnent pas en observant les nuages, ni en combattant à découvert, mais en tendant des embuscades et en découvrant celles de l’adversaire, et en maintenant une action continue sur l’incertain échiquier politique, souvent aussi important que celui de l’instant de la bataille. Tout cela suppose un sens des réalités peu commun.

On pourrait en dire autant de l’épopée des navigations, des luttes rudes et terribles de la colonisation, des difficultés épuisantes et souvent prosaïques inséparables de toute production intellectuelle. Mais malgré tout cela, le peuple ibérique a un mépris marqué pour tout ce qui est terrestre. Ou, plus exactement, ils ont un admirable sens de l’authenticité et de la prééminence de tout ce qui est extra-terrestre, spirituel, immortel.

L’indolence face au déclin des richesses et des gloires

L’attitude des Portugais et des Espagnols face aux richesses qui leur sont passées entre les mains en période de prospérité en est une excellente preuve. Avec elles, ils ont construit des maisons splendides et des palais somptueux, mais surtout des églises et des couvents. Avec elles, ils ont admirablement développé l’art et tout ce qui parle de bienséance et de noblesse de vie. Mais ils ont orné les images de leurs saints plus magnifiquement qu’ils ne se sont ornés eux-mêmes.

Contrairement à ce qui est arrivé si souvent à d’autres nations dans l’histoire, que la richesse affaiblit et que la gloire rend vaines, le Portugal et l’Espagne n’ont pas connu les excès dégradants auxquels se livrent si facilement les riches et les puissants. C’est pourquoi, lorsque la gloire du pouvoir politique et de l’abondance les a abandonnés, l’attitude profonde de ces peuples face aux événements, si elle était quelque peu indolente, exprimait aussi très clairement la conviction que Dieu n’a pas fait l’homme pour ces choses et que la dignité et la joie de la vie n’y consistent pas.

Après l’étonnement du monde, l’épuisement des forces

Nous parlons d’indolence. Nous touchons là un point délicat. Dans quelle mesure cette décadence traduit-elle une diminution de la force des hommes, de leur piété, de leurs habitudes ? Dans quelle mesure exprime-t-elle, au contraire, l’épuisement de peuples qui se sont surpassés dans l’accomplissement d’œuvres qui ont étonné l’univers, et qui ont ensuite repris leurs forces dans une douce léthargie, en attendant d’autres occasions pour d’autres grands exploits ?

La Tour de Bethléem au Portugal

Enfin, dans quelle mesure cette décadence est-elle le fait des équipes dirigeantes, et dans quelle mesure est-elle le fait des citoyens ? Il faudrait un article entier pour exposer nos impressions sur la question. Pour commencer, il faudrait faire la distinction entre décadence et déclin, car peu de mots sont plus perfides et pleins d’angles que celui-ci. Très brièvement, nous pouvons dire que le passage de la monarchie organique médiévale à l’absolutisme a été, à notre avis, un phénomène de décadence dans le flux vital de tous les peuples européens, phénomène provoqué en dernière analyse par des causes religieuses et morales très profondes.

La France et l’Angleterre, tout comme la Prusse, disposaient à l’époque d’équipes dirigeantes de grande valeur. C’est à partir de ces équipes que ces États ont continué à se développer. L’Espagne et le Portugal, ainsi que l’Autriche dans une certaine mesure, ne disposaient pas de telles équipes, et l’État dans ces pays a commencé à décliner. Ainsi, à la fin du XVIIIe siècle, la disproportion entre les deux monarchies ibériques, d’une part, et l’Angleterre et la Prusse, d’autre part, était déjà flagrante. Mais s’agit-il d’une décadence des peuples ? Si décadence il y a, elle est moindre que dans la plupart des autres pays d’Europe. Car on ne peut pas parler de décadence lorsque Napoléon est accueilli comme il l’a été dans la Péninsule, malgré la terrible défection de tant d’éléments de premier plan.

Des forces latentes à ne pas sous-estimer

Ainsi, dans la complexité des événements spirituels, moraux, sociaux, politiques et économiques qui caractérisent les siècles de décadence, un véritable déclin se manifeste. Ce déclin s’exprime par des symptômes apparemment excessifs qui nous conduiraient facilement à sous-estimer les forces latentes, admirablement vivantes, qui sont restées endormies dans les cœurs ibériques, réveillées seulement de temps en temps par quelque choc magnifique, et réservées par la Providence pour quelque nouvelle mission historique à accomplir.

En quelques lignes très rapides, nous arrivons presque jusqu’à nos jours. Le Portugal et l’Espagne ont transmis aux nations qu’ils ont façonnées en Amérique le même esprit d’élévation, de juste estime pour ceux qui sont vraiment supérieurs et de rejet de toute conception exclusive ou principalement utilitaire de la vie. Nous aussi, nous avons progressé, nous aussi, nous avons organisé notre existence de façon décente. Mais parce que nous n’avons pas mis tout notre cœur dans nos richesses, notre progrès a été moins rapide que celui d’autres peuples et n’a rien eu d’enivrant, de sensationnel ou de vertigineux. Sommes-nous décadents ? Personne ne le dit. Sommes-nous rétrogrades ? Tout le monde le dit. Mais ce retard, comme nous le montrerons plus loin, est pour nous une bénédiction et nous ouvre toutes grandes les portes de l’avenir.


Cette juste hiérarchie des valeurs, où le spirituel prime sur le matériel, l’éternel sur l’éphémère, l’absolu sur le relatif, le céleste sur le terrestre, conduit tout d’abord à l’héroïsme. Ensuite, à une disposition d’esprit dans laquelle la théologie est plus que la philosophie, et la philosophie à son tour dirige toutes les sciences. Cette forme mentale engendre un mode de vie où l’on recherche la noblesse plus que le luxe, les plaisirs sobres du commerce des esprits et de la vie de famille, plutôt que les dons d’un confort purement physique.

Dans la manière de considérer les vicissitudes de la vie, il y a une attirance pour considérer la douleur, la lutte, la mort elle-même, comme quelques-unes des plus grandes valeurs que Dieu nous a données pour fructifier dans cette vallée de larmes pour l’éternité. D’où un naturel face au danger, une force dans l’adversité, une sérénité dans la souffrance, qui déconcerte d’autres peuples. Il y a, par exemple, un faux optimisme nordique, qui cherche à fermer les yeux sur la douleur et la mort, à les taire, et qui va jusqu’à peindre les cadavres comme s’ils étaient vivants, à donner même aux funérailles l’idée que la mort n’est pas venue… Tout cœur ibérique ou ibéro-américain est loin, très loin, d’une telle trivialité.

C’est là que réside la raison secrète de la noblesse d’âme fondamentale et de l’héroïsme profond du peuple ibérique des deux côtés de l’océan. Mais quelle tonalité particulière ces affirmations prennent-elles sur le sol portugais ?


L’histoire de l’Espagne ressemble à l’un de ces fleuves qui coulent, limpides et bouillonnants, sur un lit accidenté, où les eaux se jettent sur des falaises et des abîmes tragiques, scintillant au soleil avec tout l’éclat des grandes chutes d’eau. Au contraire, l’histoire lusitanienne ressemble à un cours d’eau profond, impétueux, mais toujours serein, allant droit devant lui, détruisant les obstacles, avec une force invincible, mais conservant une placidité, une douceur, une noble simplicité, même lorsque les plus beaux aspects du ciel et de la terre se reflètent à sa surface.

L’Espagnol est toujours héroïquement mobilisé pour le combat. Le Portugais ne donne pas cette impression. Il est souriant, simple, doux. L’Espagnol est toujours prêt à affronter la tragédie. On dira que les côtés sublimes de l’existence n’impressionnent pas le Portugais, tout à sa contemplation de la douceur de la vie familiale, à la douceur de ses champs, au charme de ses villas, à la beauté de ses villes. Mais si un grand idéal appelle le dévouement de l’âme portugaise, si une grave offense réveille son sens de la dignité, le Portugais se dresse comme un héros. Et il se bat avec toute la rigueur indomptable de la fibre ibérique, il affronte le danger, il écrase le risque, il accepte la mort avec une fierté que personne n’a jamais eu l’occasion d’excéder.

Mélancolie et douceur portugaises

Cet état d’âme habituel du Portugais, affectueux, serein, sans prétention, est teinté d’une légère mélancolie. Une mélancolie très douce, qui a toutes les lumières de la résignation chrétienne, mais une mélancolie qui est, à notre avis, le propre du Portugal. C’est la mélancolie qui vient de ce que l’on sait que la joie parfaite est impossible sur terre et que l’on est dans l’amertume de l’exil. La mélancolie d’où naissent la poésie, la compassion et la bonté. La mélancolie qui le rend incommensurablement supérieur au playboy contemporain.

Mélancolie, douceur, charme lusitanien… on pourrait tout aussi bien dire mélancolie brésilienne, douceur brésilienne, charme brésilien. Car ce sont précisément ces traits, hérités de nos aînés portugais, qui constituent, avec d’importantes variations dans notre patrie, les éléments typiques de l’âme brésilienne.


Ce n’est pas le moment de parler du Brésilien, ni de le décrire en détail. Dans ce pays où l’on a déversé, souvent sans discernement ni jugement, les richesses ethniques et culturelles des courants d’immigration venus du monde entier, il est cependant nécessaire de rappeler avec force et résonance que la note dominante, largement dominante, a été, est et sera toujours la tradition lusitanienne.

Plus que tout autre, le catholicisme a souligné le rôle de la France dans la vie de l’âme des nations chrétiennes. Plus que quiconque, nous avons salué dans ces colonnes la grandeur des autres peuples. Nous ne sommes pas exclusifs et nous comprenons qu’il faut garder l’esprit ouvert à toutes les bonnes influences culturelles. C’est pourquoi nous pensons que l’apport de l’Italien, de l’Espagnol, de l’Allemand, de l’Africain ou de l’Asiatique peut être assimilé avec profit dans la vie culturelle brésilienne. Mais cette assimilation doit être basée sur le lusitanisme. Car un Brésil qui renoncerait à son héritage lusitanien cesserait d’être le Brésil.


Après ce long itinéraire de réflexions et d’évocations historiques, nous arrivons à notre époque. Ouvrez les pages des journaux. Le monde ibéro-américain est peu évoqué. D’autres peuples occupent le devant de la scène, mais que font-ils ? Ils se préparent au plus grand massacre de l’histoire. Ils subissent les contorsions des crises les plus terribles. Et pour éviter le massacre et la crise, dans chacun d’eux, les grands partis politiques nous placent devant une socialisation totale de la vie, qui serait pire que les ravages de la bombe à hydrogène.

Les tromperies et les séductions de la Babel moderne

Tout édifice construit sur la base de l’avidité pour les plaisirs et les biens de la terre doit être ainsi ruiné. Le sens de l’idéal, du spirituel, du céleste, a été presque complètement oblitéré chez tant de peuples ! Leur tour de Babel, qui se dressait fièrement à côté de la vieille demeure paternelle du monde ibérique, s’enflamme par toutes ses fenêtres, ébranle tous ses fondements, et de l’intérieur s’élèvent des voix de discorde et des cris de douleur.

Nous n’avons pas cette richesse, mais nous n’avons pas non plus cette malédiction. Nous construisons moins, et nous accumulons donc moins d’erreurs dans les domaines de la culture et de la terre qui nous appartiennent. Et, dans cette tragédie universelle, le monde ibérique conserve pour demain d’immenses richesses, d’âme, de culture, de biens matériels, qui sont encore intactes. En un mot, l’avenir nous appartient.


Après l’or et l’encens, vient la myrrhe. Tout cela signifie-t-il que nous ne commettons pas, nous aussi, de graves péchés ?

Malheureusement, nous ne pouvons pas prétendre que nous avons conservé intact notre héritage spirituel et que tout ce que nous avons fait dans le domaine matériel est parfait.

Des imperfections dont nous devons nous purifier

Souvent, éblouis par la croissance de la Babel moderne, nous avons ouvert nos fenêtres sur elle, laissant nos âmes s’empoisonner par les harmonies et les parfums qui nous venaient de là. Nous avons adapté notre vieille demeure, en maints et maints points, aux modes de Babel. Nous avons revêtu les costumes de ses habitants et nous nous sommes nourris de ses délices. Ceux d’entre nous qui étaient les admirateurs de cette Babel ont trop souvent pris le gouvernail, et nous les avons laissés indolents. Il y a en nous toute une œuvre de restauration à accomplir.

Mais ce travail, la Providence le veut et le bénira. Il n’y a pas d’autre sens à ce que la Mère de Dieu ait voulu parler de Fatima au monde entier. Son message s’adresse à tous les hommes. Mais il faut voir que son objet immédiat est le peuple portugais, et ceux qui sont les plus proches du Portugal par le sang et l’histoire.

La nécessité d’un profond renforcement religieux

Nous, les peuples ibériques et ibéro-américains, souffrons, dans une large mesure, du mal de toute l’humanité moderne. C’est une vérité qui doit être proclamée dans son intégralité et avec courage. Nous ne nous libérerons pas de ce mal, et nous ne retrouverons pas les vertus ancestrales, sans un profond renforcement religieux. En effet, de même qu’aucun homme ne peut être qualifié de vertueux au sens propre du terme sans la grâce de Dieu, de même aucun peuple ne peut être qualifié de vraiment vertueux ou de vraiment grand sans la grâce. Ce n’est pas notre nature qui est la source de notre grandeur morale, mais dans la mesure où la grâce élève et sanctifie notre âme.

Par conséquent, pour que la mission historique qui nous attend soit réellement remplie, une réaction religieuse urgente et complète est nécessaire. La grandeur du Portugal, du Brésil, de l’Espagne et de l’Amérique latine est une grandeur chrétienne. Et pour y parvenir, nous devons tenir pleinement compte du message de Fatima.

Source : https://www.tesorosdelafe.com/articulo-533-pasado-esplendido-futuro-aun-mas-bello

Source photo : Image par AdamsdelValle de Pixabay

Posted in Châteaux, Perspective Catholique

Recommandés pour vous