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Château de Guimarães : amabilité, gentillesse, hospitalité et combativité

Le château de Guimarães est un château du Moyen Âge qui a été rénové par la suite.

Sérieux, sobre, distingué, il dégage une note très caractéristique des palais portugais.

Une note qui fait également penser au Brésil et à la façon d’être des Brésiliens.

Les châteaux européens sont tous très beaux, mais ils établissent une sorte de continuité entre le château, le châtelain et les passants.

Ils véhiculent l’idée que le château est en quelque sorte inaccessible et qu’il est difficile d’y pénétrer.

Cette idée n’est pas mauvaise en soi, au contraire, elle correspond bien au rôle du supérieur.

En général, je ne critique pas cette conception générale des choses, j’en fais même l’éloge.

Car j’aime beaucoup ce qui est imposant, majestueux et qui sait mettre les distances.

Mais il y a quelque chose dans le caractère portugais qui fait de l’affection une note caractéristique de l’esprit national, ainsi que de l’esprit brésilien.

Et le vieux château portugais, ou le vieux manoir portugais, ne dit pas aux passants : « N’entrez pas parce que je suis un château ».

Il dit au contraire : « Regardez, je suis un château. Vous ne voulez pas entrer ? ».

Et le Portugais populaire regarde cette invitation avec le large sourire de celui qui se sent dans son Portugal, bien interprété par le seigneur féodal qui possède le château.

C’est aussi le cas de nombreux autres manoirs un peu plus palatiaux, comme Solar de Mateus, qui figure sur les bouteilles d’un vin rosé bien connu.

Le château de Guimarães est très imposant, très distingué. Il est digne d’un prince.

Mais il suggère que toute personne qui y entre y trouvera sa propre maison. Qu’il sera accueilli avec affabilité, avec gentillesse, ce qui est une nouvelle note que le Portugal et le Brésil sont en train d’inaugurer dans les harmonies du monde. Ce sont des peuples appelés à cela.

À côté d’un véritable château, Guimarães a quelque chose d’une maison de famille.

Et quiconque ne connaît pas le châtelain peut supposer qu’il s’agit d’un homme qui sort et discute avec les gens qui l’entourent.

Et qu’il est très respecté. Plus un patriarche qu’un gouverneur !

Le château incarne une certaine vocation patriarcale dans les relations supérieur-inférieur, très typique du Portugal, mais aussi du Brésil.

L’intimité de ces châteaux, manoirs et domaines n’est plus ressentie dans les maisons modernes.

C’est une vertu qui a commencé à parfumer le monde à partir du Portugal. C’est ainsi que devrait être le Brésil.

Par exemple, comparons Guimarães au splendide château maure de Grenade. Ce dernier possède une beauté monumentale qui fait froid dans le dos.

Prenez ma chère tour de Belém, le monastère de Batalha, les Jerónimos : ils ne gèlent pas. On s’y épanouit.

Il y a quelque chose du génie portugais qui s’épanouit dans le château de Guimarães.

Ce génie-là ne se laisse pas faire. Il suffit d’étudier ou de lire un peu la vie du bienheureux Nuno Álvares, chevalier par excellence, ou de tout habitant digne d’un château portugais pour s’en rendre compte.

Vous pouvez également le voir dans le château de Guimarães.

Devant lui se trouve le terrain où s’est déroulée une bataille féroce, l’une des batailles décisives de l’histoire du Portugal.

Là, chrétiens et maures s’affrontèrent, s’entretuèrent et se roulèrent les uns sur les autres au milieu des exclamations, des coups, des coups de poignard et des coups d’épée, férocement.

Car toute médaille a son revers.

C’est la bataille de São Mamede, livrée à la périphérie de la ville le 24 juin 1128, qui a joué un rôle décisif dans la formation du royaume du Portugal.

C’est ainsi que le château de Guimarães, même si vous ne le regardez que de l’extérieur, vous laisse un souvenir inoubliable.

(Auteur : Plinio Corrêa de Oliveira, 3.8.83. Sans révision de l’auteur)

Source : https://castelosmedievais.blogspot.com/2013/11/guimaraes-afabilidade-bondade.html

Source photo : David Asriashvili, Attribution, via Wikimedia Commons

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