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La glorieuse épopée de sainte Jeanne d’Arc entre dans le troisième millénaire

Le 6 janvier 2012 a marqué le sixième centenaire de la naissance de sainte Jeanne d’Arc dans le village de Domrémy-la-Pucelle, en France, aujourd’hui presque oublié.

Bergère appelée par Dieu pour accomplir un exploit inégalé dans le Nouveau Testament, elle a restauré la France, un pays alors sans espoir, ruiné par le chaos politico-religieux et largement occupé par les Anglais.

Elle réinstalle le roi légitime sur le trône et mène à la victoire ses armées découragées.

Considérée comme une prophétesse du Nouveau Testament, la sainte grave le nom de Jésus sur le drapeau avec lequel elle mène ses troupes au combat.

Deux siècles et demi plus tard, le Sacré-Cœur demandera à Louis XIV, roi de France, par une apparition à la voyante sainte Marguerite-Marie Alacoque, de graver son image sur les drapeaux royaux.

Emprisonnée lors d’une escarmouche, Sainte Jeanne d’Arc fut jugée par un tribunal inique qui la condamna à être brûlée comme sorcière dans la ville de Rouen en 1431.

Mais aujourd’hui, l’histoire de la sainte, canonisée en 1920, fait le tour du monde.

De nombreux ecclésiastiques et d’innombrables fidèles sont convaincus que sa mission n’est pas terminée.

Au contraire, la sainte la poursuivra de nos jours, ordonnant du Ciel la restauration de l’Église et de la société temporelle. Cette idée explique l’incroyable regain d’intérêt pour la Pucelle de Domrémy.

Qui était Jeanne d’Arc et quelles étaient les voix du Ciel qu’elle entendait ? Comment a-t-elle fait ce qui semblait impossible ?

Lisons ses paroles, qui expliquent l’exploit qu’elle a accompli, son martyre et sa mission posthume, consignées dans le procès qui l’a condamnée.

Analysons également les témoignages de ceux qui l’ont vue en personne.

Grâce à ces données, nous reconstituerons non pas toute son histoire, mais quelques moments clés de l’odyssée de la vierge guerrière.

Lors d’une escarmouche près des murs de Compiègne, sainte Jeanne d’Arc est emprisonnée et vendue aux Anglais qui ont envahi la France.

Ils voulaient la condamner comme sorcière pour tenter de surmonter la fabuleuse réaction qu’elle inspirait.

Mais, simples soldats, ils n’en ont pas les moyens. Ils doivent faire appel à de mauvais ecclésiastiques du pays occupé.

Ils organisent alors un tribunal composé de plus de 50 ecclésiastiques et légistes sous la direction de l’évêque de Beauvais, Monseigneur Pierre Cauchon.

Ce tribunal, qui la condamne en 1431, est dépourvu de toute compétence juridique, civile et pénale ou canonique.

Les paroles de la sainte et de ses injustes interrogateurs sont minutieusement consignées par les greffiers.

Des années plus tard, lors d’un procès conclu en 1455 et mené de manière valide, les autorités civiles et ecclésiastiques légitimes déclarèrent nul le procès contre la sainte et réhabilitèrent sa mémoire.

(Le procès, écrit en latin et en vieux français, a été traduit par le moine bénédictin R.P. Dom H. Leclercq (1906) et réédité par les Éditions Saint-Remi (2005). L’ouvrage comprend les témoignages écrits de divers témoins présentés dans le cadre du processus de réhabilitation. Le texte complet du processus utilisé pour cette série est disponible à l’adresse suivante : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/jeanne/index.htm.).

Enfin, un procès de béatification mené au XXe siècle a confirmé l’héroïcité de ses vertus et Benoît XV l’a canonisée en 1920.

L’avocat Nicolas de Bouppeville, contemporain de sainte Jeanne d’Arc, témoigne ainsi du président du tribunal :

« Je n’ai jamais cru que l’évêque de Beauvais se soit engagé dans le procès pour le bien de la Foi ou par zèle pour la Justice. Il n’a fait qu’obéir à la haine que lui inspirait le dévouement de Jeanne au roi de France ; loin de capituler devant la crainte des Anglais, il n’a fait qu’exécuter sa propre volonté.

« Je l’ai vu raconter au régent [le duc de Bedford] et à Warwick ses négociations pour acheter Jeanne ; il ne pouvait contenir son plaisir et parlait avec excitation ».

Le scribe Guillaume Manchon a enregistré :

« Lors d’une séance, le frère Isambard s’adressa à Jeanne, essayant de la guider et de l’informer sur l’étendue de la soumission à l’Église. ‘Taisez-vous, au nom du diable’, interrompit l’évêque en criant. »

L’un des agents de l’évêque est le chanoine de la cathédrale de Rouen, Nicolas Loyseleur, qui feint de sympathiser avec Charles VII et la Pucelle, à qui il donne continuellement de mauvais conseils.

Mgr Cauchon ne permet à la sainte de ne se confesser qu’à lui. Il est l’un des signataires de la condamnation et propose même de la torturer.

Le greffier Guillaume Boisguillaume témoigne à son sujet : « Je crois que l’évêque de Beauvais était parfaitement au courant de la situation ; sans lui, Loyseleur n’aurait pas osé agir comme elle l’a fait. Beaucoup de conseillers du procès l’ont murmuré ».

Jean d’Estivets, le procureur de l’affaire, est également entré dans la prison de Jeanne sous un déguisement, dit Boisguillaume.

« Ce d’Estivet avait le rôle de procureur et, dans l’affaire, il était très passionnément en faveur des Anglais, qu’il voulait contenter. Il proférait des injures féroces à l’encontre de Jeanne. Je crois que Dieu l’a puni au moment de sa mort, car on l’a trouvé dans un marais aux portes de Rouen.

« Par ailleurs, j’ai entendu dire, c’est un fait public, que tous ceux qui ont condamné Jeanne ont péri misérablement. Ce fut le cas de l’ecclésiastique Nicolas Midi (de l’Université de Paris, qui prononça le sermon lors du bûcher de Jeanne), atteint de la lèpre quelques jours plus tard, et de l’évêque Cauchon, mort subitement en se rasant ».

Le 24 février, lors de son interrogatoire, la Pucelle demande la permission de parler et dit à l’évêque :

  • « Je vous le dis : faites attention à ce que vous tentez, car vous êtes mon juge et vous vous chargez d’un lourd fardeau en essayant de m’inculper ».

Cauchon : « Assez, je l’exige, j’en fais le serment ! ».

Sainte Jeanne : « Je vous dirai volontiers ce que je sais, mais pas tout maintenant. Je viens de la part de Dieu et je n’ai rien à faire dans ce tribunal. Je vous prie de me renvoyer à Dieu, de qui je viens ». Et il a ajouté :

  • Ce que je sais bien, c’est qu’aujourd’hui, à mon réveil, la voix m’a dit de répondre avec intrépidité. [Toi, évêque, tu dis que tu es mon juge ; fais attention à ce que tu fais, parce qu’en vérité je suis envoyé par Dieu et tu te mets en grand danger ».

Source : https://gloriadaidademedia.blogspot.com/p/santa-joana-darc.html

Source photo : Jean-Auguste-Dominique Ingres, Public domain, via Wikimedia Commons

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