Par le Professeur Fernando Furquim de Almeida
Au vingtième siècle, les études sur Cluny se multiplient. Le monastère a été magnifié et son histoire glorieuse, mieux connue, suscite l’intérêt croissant des chercheurs et suscite même un certain enthousiasme.
Le petit monastère fondé en 910 par le bienheureux Bernon sur des terres données par le duc d’Aquitaine, Guillaume le Pieux, a compté quatre grands abbés : Saint-Odon, Saint-Mayeul, Saint-Odilon et Saint-Hugo.
Leurs longs règnes s’étalèrent sur deux siècles et il était surprenant de constater que pendant cette période, Cluny réforma complètement la vie monastique en Europe, contribua effectivement à la réforme de l’Église, forma le christianisme dans ses aspects les plus variés et le mena aux grandes actions du Moyen-Âge.
Cluny a rapidement conquis la direction de la vie religieuse occidentale et s’y tint, du moins pendant le règne de ses quatre grands abbés, avec gloire et majesté.
Un historien a déclaré: « Avec Cluny, on aura au cours de ces deux siècles cette impression de solidité et de permanence dans la tradition que l’on attendait du Saint-Siège ; Cluny est vraiment une nouvelle Rome » ( Delaruelle, Latreille, Palanque, « Histoire du catholicisme en France »).
« Je ne sais pas, dit un autre auteur, quel enthousiasme, quelle mode, quelle mode saine attire tout le monde, Papes, princes et moines, à Cluny, comme au port le plus sûr. »
A l’étranger, Espagne et Angleterre, c’est la contagion : Cluny devient le gardien officiel de la régularité monastique.
«Un monastère se désintègre, le pape le donne au zèle clunisien. Hugo semble vraiment être l’abbé des abbés et, à l’exception du Pape, il n’a pas d’égal dans la chrétienté » (D. Charles Poulet, » Histoire de l’Église de France »).
Souhaitons-nous étudier les débuts du Saint Empire romain germanique ?
Là, nous trouvons les Clunisiens dirigeant l’Impératrice Adélaïde et aidant par leurs conseils spirituels et politiques les trois premiers Ottomans, Conrado et saint Henri II à œuvrer pour la restauration de l’Empire de Charlemagne.
Est-ce la reconquête espagnole qui nous intéresse ?
De nouveau, les clunisiens apparaissent, collaborant au combat contre les musulmans.
Est-ce l’histoire de la papauté qui attire notre attention ?
Les clunisiens sont là pour la soustraire à l’opprobre dans lequel elle était plongée aux neuvième et dixième siècles, et, resserrant les rangs autour de l’un de ses moines, saint Grégoire VII, ils collaborent avec lui dans la gigantesque lutte que ce grand Pape mène avec l’Empereur Henri IV pour affirmer la primauté du spirituel sur le temporel.
Ce sont les chansons médiévales qui suscitent notre intérêt ?
Apparaît alors Cluny, avec tout son prestige, composant, encourageant, propageant ces épopées du christianisme.
Est-ce la féodalité qui nous attire ?
Cluny n’était-il pas le créateur du féodalisme catholique ?
Est-ce le christianisme, dans toute sa splendeur, qui nous séduit ?
Comment nier que c’est cet incomparable monastère qui l’a façonné avec la perfection avec laquelle nous le connaissons aujourd’hui à travers l’histoire ?
Source : https://gloriadaidademedia.blogspot.com/p/a-cavalaria-medieval.html#16022519
Source photo : Isadora Arraes_Pinterest