Je ne peux pas oublier que lors d’un voyage que j’ai fait à Paris je suis arrivé de nuit. J’ai dîné et je suis allé immédiatement voir la cathédrale Notre-Dame.
C’était une nuit d’été, pas extraordinairement belle, plutôt banale, la cathédrale était éclairée, et la voiture dans laquelle je venais, allait passer de la rive gauche à l’île.
Je voyais donc la cathédrale de ce côté, avec un angle de vue tout à fait fortuit. Elle m’a semblé dès lors, sous cet angle, pris ainsi – si jamais il existait, et dans un sens il existe – je dirais qu’il est pris au hasard, je l’ai regardé et je l’ai trouvé tellement beau, que j’ai eu envie de dire au chauffeur de s’arrêter, que je veux rester ici!
Je sais que le reste est très beau, mais je crois que peu de gens ont regardé cette cathédrale de cet angle et se sont arrêtés. Et je veux être parmi ces rares personnes, pour donner à la Vierge la louange de ce point de vue ici, que les autres n’ont peut-être pas assez loué.
Au moins, on dira qu’une fois un pèlerin venu de loin, a aimé ce que beaucoup d’autres par hâte, ou parce qu’ils n’ont pas reçu une grâce spéciale à ce moment-là pour cela, n’ont pas aimé. Et pour tous les grands monuments de la chrétienté, après avoir admiré les merveilles, j’ai tendance à admirer les détails dans un acte de réparation, parce que ces détails ne peut-être pas aimés comme ils devraient être aimés.
Et puis, faire au moins cela : aimer ce qui aurait dû être aimé et qui a été oublié. C’est toujours notre vocation de faire connaître à tous les vérités oubliées que les hommes mettent de côté.
J’ai été émerveillé de voir la cathédrale sous cet angle. Puis j’ai fait demi-tour et je suis retourné à l’hôtel, l’âme comblée. Et si quelqu’un me rappelait à ce moment-là la parole de l’Ecriture « Voici l’Église d’une beauté parfaite, joie du monde entier », j’aurais dit : « Oh! Comme c’est bien exprimé ! C’est bien ce que je ressens au sujet de la cathédrale Notre-Dame. »
Et de là, du fond de nos âmes, du fond de nos innocences, vient une autre […] qui intensifie une chose qui est une lumière, une super lumière, mais en même temps pénombre ou obscurité sans être ténèbres, et c’est l’idée de toutes les cathédrales gothiques du monde, celles qui ont été construites et celles qui n’ont pas été construites, donnant une idée d’ensemble de Dieu. Qui cependant est infiniment plus que cela. Alors, l’esprit qui a inspiré toutes ces cathédrales nous apparaît. Et alors nous vivons vraiment plus au Ciel que sur terre.
Et alors notre désir d’une autre vie, de connaître un Autre, avec un « A » majuscule, si intérieur en moi, qui est plus moi que moi-même, mais tellement supérieur à moi, que je ne suis même pas un grain de poussière par rapport à Lui, et là, je comprends, le Ciel doit être ainsi.
Alors nous aimons encore plus le très pur esprit, éternel et beau, qui a créé tout cela pour dire :
« Mon fils, J’existe. Aime-moi et comprends, cela me ressemble. Mais surtout, aussi beau que cela puisse être, Je suis infiniment dissemblable de cela. Par une forme de beauté si riche et si supérieure que ce n’est qu’en me voyant que tu te rendras compte de ce que Je suis. Viens, mon fils, Je t’attends.
Lutte encore un peu de temps, que Je me prépare à te montrer au Ciel des beautés encore plus grandes, en proportion où ta lutte sera grande et difficile. Attends, quand Je serai prêt à montrer ce que j’avais l’intention de te montrer quand Je t’ai créé, je t’appellerai. Mon fils, c’est Moi ta cathédrale, la cathédrale si grande, la cathédrale si belle, la cathédrale qui a fait fleurir sur les lèvres de la Vierge un sourire comme aucun joyau n’a fait fleurir, aucune rose, ni aucune des créatures qu’Elle a connues ».
Cette cathédrale est Notre Seigneur Jésus Christ, c’est le Cœur de Jésus, qui a tiré du cœur de Marie des harmonies comme il n’en a rien retiré. Là tu connaîtras. Il a dit de Lui-Même : « Je serai moi-même votre si grande récompense ».
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