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La cathédrale d’une beauté parfaite dans les tempêtes de l’histoire

Par Wilson Gabriel

La France compte encore aujourd’hui un grand nombre de cathédrales, abbayes, églises et chapelles gothiques. Certains de ces monuments sont à juste titre célèbres, comme les cathédrales de Reims, Chartres, Amiens, Bourges, Strasbourg, pour ne nommer que celles-là.

Mais il existe d’innombrables autres églises comme celles perdues dans des provinces éloignées ou dans des villes modernes. 

Sans aucun doute, chaque cathédrale a sa beauté spécifique, certaines d’une valeur exceptionnelle. Mais nulle n’inspirera autant les poètes, les artistes et les écrivains que Notre-Dame de Paris. 

Le grand privilège d’abriter les reliques de la Passion suffirait déjà. Mais il y a aussi le fait d’être le siège de la capitale du royaume, de l’empire et de la république.

Il y a d’autres avantages qui en font la reine des cathédrales. S’agissant de Notre Dame de Paris,  Plinio Corrêa de Oliveira s’est exclamé : « C’est l’église d’une beauté parfaite, joie du monde entier ».

Occupant la moitié est de l’île de la Cité, le coeur de Paris, la cathédrale est située dans un lieu privilégié, à la manière d’une grande nef caressée par les eaux de la Seine. 

Au XXe siècle, la population parisienne eut le bon sens de s’opposer à la construction de gratte-ciels dans le centre historique. Ainsi, de différents angles, on peut voir la cathédrale, totalement ou partiellement, dans sa beauté unique.

Sa flèche pointe vers le ciel avec la douce violence d’une prière, comme une flèche qui arrache les plus grands pardons du Cœur Divin.

 Sa façade et ses tours sont d’une force et d’une douceur harmonieuses, qui conquièrent toute âme ouverte à la beauté.

« Dans une extraordinaire verticale, sa façade associe le mystère de l’Incarnation au Christ juge, montrant son corps martyrisé et les instruments de sa passion au moment de séparer les élus des condamnés. 

« Jésus-Christ comme Maître (la colonne qui divise la porte centrale) s’aligne sur la Croix de gloire superposée dans le chœur, à la Vierge des Douleurs qui offre à Dieu son Fils supplicié pour expier nos péchés », observe Michel De Jaeghere.

Si nous analysons les détails, nous découvrirons de nouvelles richesses: la douceur incomparable de l’harmonie des couleurs de ses rosaces, en particulier celle du portail sud; l’image majestueuse et maternelle de Notre-Dame de Paris dans le transept, à droite de la table de communion; les hauts-reliefs colorés qui entourent le choeur, visibles depuis le déambulatoire, illustrant des épisodes de l’histoire du salut; sa statuaire extérieure hiératique et monumentale, avec toute sa richesse symbolique; ses gargouilles représentant des figures hideuses, pour se rappeler la présence du maléfique, rôdant toujours pour perdre des âmes.

Sous le signe de la lutte entre le bien et le mal, entre anges et démons, se manifeste l’un des aspects les plus intéressants de Notre Dame de Paris.

Le petit-fils de Saint-Louis contre le pape !

Selon M. de Jaeghere, si Notre-Dame de Paris occupe une place particulière dans l’imaginaire des Français, il ne s’agit pas seulement d’un catéchisme dans la pierre, mais également d’un recueil et d’une étape de l’histoire, selon un dicton du cardinal Feltin: “(A Notre-Dame) la France récite le chapelet éternel de ses joies, de son deuil et de ses gloires. »  

En fait, si des événements glorieux s’y déroulaient, des péchés immenses étaient aussi commis. Ainsi, la transformation de la cathédrale en un temple de la déesse raison, mise en scène par une femme impudente qui s’exposa nue, pendant un épisode de la Révolution française – classée par Plinio Corrêa de Oliveira dans son chef-d’œuvre comme la deuxième Révolution. 

De même, la première Révolution, source de la destruction du christianisme médiéval, est liée à l’histoire de la cathédrale de Paris. En effet, c’est à Notre-Dame que le roi Philippe IV, dit le Bel, présida les premiers États généraux en avril 1302. 

Dans quel but ? – Obtenir de l’aide pour sa politique religieuse. Le roi avait inauguré un nouveau style de gouvernement absolu, entouré d’avocats.  

Il élimina les coutumes et les privilèges locaux de l’ancienne société féodale et créa de nouvelles taxes, provoquant un mécontentement général. 

Il éteignit l’exonération fiscale de l’Eglise et ordonna finalement à Mgr Bernard Saisset, évêque de Pamiers, de représenter le bastion de l’orthodoxie catholique dans la lutte contre l’hérésie cathare ou albigeoise dans son diocèse au sud de Toulouse. 

Ces faits ont amené le pape Boniface VIII à envoyer la bulle Ausculta, fili (Ecoute, mon fils) au roi en 1301, pour défendre l’autorité papale, et à demander à un tribunal spécial de juger l’évêque de Pamiers. 

L’année suivante, le pontife écrivit la bulle Unam sanctam, démontrant ainsi la suprématie du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel. 

En 1303, deux envoyés du roi – Guilherme Nogaret et Sciarra Colonna – partirent rejoindre Boniface VIII, retiré à Anagni (car Rome était entre les mains de Colonna). 

Le pontife a été insulté par eux, accusé d’hérésie, humilié et giflé, jusqu’à mourir quelques jours plus tard.

Cet épisode, connu sous le nom d’Attaque d’Anagni, est une étape importante dans l’histoire.

C’est le début de la fin du christianisme médiéval et de la proclamation de la première révolution, inaugurant l’ère de l’absolutisme royal, de l’humanisme et du renouveau du paganisme. Plus tard, le protestantisme est venu sceller cette révolution dans le domaine doctrinal et spécifiquement religieux. 

En voyant le travail macabre de son petit-fils, le grand Saint-Louis a dû se retourner avec indignation dans sa tombe ! 

Mais Philippe le Bel est allé encore plus loin: il a fait arrêter les Templiers et leur a confisqué leurs biens ( l’Ordre avait de nombreux domaines en France). Depuis quelque temps, les légendes abjectes circulaient contre ces religieux. « J’ai menti, j’ai menti. Quelque chose restera toujours « , dira plus tard l’impie Voltaire.  

Après un procès inique, l’Ordre fut dissous et le 18 mars 1314, devant le siège de Notre-Dame de Paris, son grand maître Jacques de Molay et d’autres chevaliers furent brûlés vifs. En novembre de la même année, Philippe le Bel, le roi maudit, devait rendre compte de ses actes à Dieu.

Martyre et réhabilitation de Sainte Jeanne d’Arc

En décembre 1431, Henri IV d’Angleterre est consacré roi de France à Notre-Dame, en présence de Mgr Pierre Cauchon, évêque de Beauvais puis de Lisieux.  Allié des Anglais, cet évêque avait été le bourreau de Sainte Jeanne d’Arc dans le procès inique qui l’avait condamnée à être brûlée vive comme une sorcière sur la place du marché de Rouen. 

Le couronnement de Henri IV était une imposture, car le roi légitime, Charles VII, était déjà sacré à Reims. En 1437, Charles VII reprit le trône et en 1455, le processus de réhabilitation de Jeanne d’Arc s’ouvrit à Notre-Dame, fut béatifié par saint Pie X en 1909 et canonisé par Benoît XV en 1920.

Source : https://catedraismedievais.blogspot.com/2013/08/a-catedral-da-beleza-perfeita-nas.html

Source photo : Image par Rudy and Peter Skitterians de Pixabay

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