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Notre-Dame du Roc et Saint Michel : vers le sublime au Puy en Velay

Par Wilson Gabriel da Silva

En France, pays si riche en lieux extraordinaires, le Puy-en-Velay est l’un des plus impressionnants, sans être l’un des plus connus.

La petite ville de 20 000 habitants est située dans une cuvette peuplée de roches d’origine volcanique.

Elle se trouve à l’extrême sud-est de la région Auvergne et est marquée par la foi, l’histoire et la beauté naturelle.

Elle tire son nom d’une montagne, d’un rocher (c’est le sens du mot « puy ») – le Puy d’Anis, aujourd’hui connu sous le nom de rocher de Corneille – sur le sommet duquel les catholiques ont érigé une gigantesque statue de Notre-Dame de France, qui domine toute la ville.

Au Moyen Âge, le Puy-en-Velay s’appelait le Puy Notre-Dame ou le Puy Sainte-Marie.

Le Puy-en-Velay abrite, avec Chartres, l’un des plus anciens sanctuaires dédiés au culte de la Vierge Marie dans la Gaule celto-romaine.

Les apparitions de la Sainte Vierge et les guérisons miraculeuses ont fait de ce lieu un centre de pèlerinage.

Dès le IIIe siècle, ses habitants embrassent la foi chrétienne et l’Annuario Pontificio signale la présence d’un diocèse dès cette époque lointaine.

Au Moyen-Âge, elle est devenue l’un des principaux points de départ du « Chemin de Saint-Jacques » pour les pèlerins se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle.

Le plus célèbre des évêques du Puy est certainement Adhémar de Monteil, nommé en 1087.

Fervent partisan de la réforme de l’Église entreprise par saint Grégoire VII, il joua un rôle essentiel dans la préparation de la première croisade.

Cette première croisade est convoquée par le pape Urbain II à Clermont, capitale de l’Auvergne (dans la même région où se trouve le sanctuaire de Notre-Dame du Puy), en 1095.

Fin connaisseur de la Terre Sainte, qu’il avait visitée en tant que pèlerin, Adhémar de Monteil fut choisi par le pape comme légat à la direction de la croisade.

Le commandement militaire est confié au comte de Toulouse, Raymond de Saint-Gilles.

Lorsque des désaccords éclatent entre les barons à la tête des principales armées, le légat du pape est la seule autorité capable de s’imposer à tous, par sa vertu et son habileté diplomatique.

Il meurt en 1098, lors du siège d’Antioche.

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Les âmes sensibles perçoivent encore aujourd’hui au Puy – dans cette France qui se sécularise malheureusement de plus en plus et s’éloigne de la Religion de ses plus grands – les signes de la prédilection providentielle et de la protection particulière de Marie la Très Sainte.

Il semble parfois que l’on remarque la bénédiction divine dans le paysage lui-même.

La première impression religieuse est renforcée par la configuration topographique elle-même, que le sens catholique des habitants a transformée en un hommage à leurs saints patrons célestes.

La cathédrale du Puy-en-Velay se dresse au sommet d’un autre pinacle volcanique

De loin, l’œil distingue trois pinacles qui parlent d’eux-mêmes.

Tout d’abord, l’immense statue de Notre-Dame de France, qui mesure 16 mètres de haut et pèse 110 tonnes.

Coulée en 1860 à partir du bronze de 213 canons gagnés comme trophées lors de la prise de Sébastopol pendant la guerre de Crimée, elle symbolise bien la royauté de Marie sur la ville.

Le second pinacle correspond au clocher de la belle cathédrale qui abrite la Vierge Noire du Puy, ramenée d’Orient par Louis VII ou Saint Louis IX.

Construite dans un style roman austère et dépouillé, elle révèle des influences byzantines et orientales.

L’afflux de fidèles et de pèlerins a nécessité son agrandissement au XIIe siècle et au XIXe siècle, elle a fait l’objet d’une importante restauration.

Son riche trésor abrite des bijoux précieux et des œuvres d’art.

Enfin, moins haut, mais non moins sublime, le rocher de St-Michel ou St-Michel d’Aiguilhe, couronné d’une charmante chapelle votive séculaire en l’honneur de l’Archange, patron de la France.

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La cheminée millénaire en pierre brute, issue des furies d’un ancien volcan, jaillit de la plaine et s’élève d’une seule volée à 82 mètres de hauteur, pour servir de piédestal à la chapelle romane séculaire construite là, on ne sait comment, en l’honneur de St-Michel.

On y monte par 268 marches. Joyau de l’architecture, elle révèle le génie des architectes qui ont su profiter de tous les espaces d’une simple pointe de rocher pour ériger et allier magistralement l’art et la technique.

Les spécialistes soulignent son portail oriental, sa gracieuse décoration en arabesques, ses mosaïques de pierres noires, grises et blanches, son système complexe de voûtes.

Tout cela est si original et si beau que l’on peut dire qu’il a été inspiré. C’est, en tout cas, le fruit d’un esprit authentiquement chrétien.

L’édifice actuel date du XIe siècle, mais le parfum surnaturel qui règne à l’intérieur semble nous transporter dans l’atmosphère d’une grotte des premiers ermites de la chrétienté.

Le silence et l’isolement qui y règnent invitent le visiteur à entrer en contact avec l’archange ou avec Dieu Lui-même.

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De telles merveilles parlent d’hommes profondément imprégnés de l’esprit catholique, d’âmes qui ont pratiqué la vertu et qui ont ainsi transmis l’esprit du Christ dans toutes leurs œuvres, donnant un sens surnaturel à la vie humaine.

Le panorama que nous venons de décrire brièvement parle de hiérarchie, d’une part, et de recherche du sublime et du Ciel, d’autre part.

Au sommet de cela se trouve le règne des Cœurs de Jésus et de Marie, symbolisé par la statue de la Vierge à l’Enfant-Jésus.

Puis en deuxième lieu, l’Église, qui représente l’autorité du Christ sur terre.

Et en troisième lieu, un archange céleste, qui représente aussi les saints, nos intercesseurs auprès de Dieu, nos alliés dans les combats de la vie terrestre, difficile et incertaine.

Tous les pinacles pointent vers le Ciel, mais le rocher de saint Michel le fait avec une audace particulière.

Ici, la force de la pierre et la légèreté de l’art s’unissent.

La belle chapelle au sommet symbolise la Jérusalem céleste, d’une beauté séduisante et sublime, à laquelle nous devons accéder par des chemins escarpés.

C’est une invitation à la lutte, à la sainte audace, à l’héroïsme, pour atteindre le prix élevé du bonheur éternel, promis à tous ceux qui mènent le bon combat.

Source : https://catedraismedievais.blogspot.com/2014/05/rochedos-de-nossa-senhora-e-sao-miguel.html

Source photo : Image par Burkard Meyendriesch de Pixabay

Posted in Cathédrales

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