L’une des figures les plus frappantes pour les âmes qui contemplent l’Enfant Jésus dans la crèche de Bethléem est la présence très proche d’un âne et d’un bœuf.
Les évangiles ne font aucune référence à cette présence. Mais les raisons, d’une grande beauté morale, sont porteuses d’un profond enseignement spirituel.
Ces raisons viennent des profondeurs de l’Ancien Testament.
Et ni plus ni moins qu’à partir d’une prédiction d’Isaïe (765 av. J.-C. et 681 av. J.-C. environ), le prophète qui a le plus parlé de la future venue de notre Seigneur Jésus-Christ et celui auquel les Évangiles font le plus référence.
Il dit dans le chapitre I :
3. Le bœuf connaît son propriétaire, et l’âne l’étable de son maître ; mais Israël ne sait rien, et mon peuple n’a pas d’intelligence.
4. Malheur à la nation pécheresse, au peuple chargé de crimes, à la race des méchants, aux enfants de l’iniquité ! Ils ont abandonné le Seigneur, ils ont méprisé le Saint d’Israël, ils lui ont tourné le dos (Isaïe 1, 3).
Oui, l’âne, ou la mule, et le bœuf symbolisent l’indifférence d’Israël à l’égard de son Messie.
Une froideur qui a atteint le point où l’Enfant Jésus a dû naître dans une grotte pour animaux parce qu’il n’était pas vraiment attendu par son peuple bien-aimé !
Saint Justin Martyr, l’un des premiers apologistes de l’Église, au deuxième siècle (vers 100/114 – 162/168), a fait inclure l’âne et le bœuf dans la représentation de la crèche.
Il voulait rendre visible le fait que la prophétie d’Isaïe s’était réalisée.
Au moment du grand événement de Noël, Israël n’a pas reconnu son Sauveur, et n’était pas prêt à le faire compte tenu de sa grande décadence morale, religieuse, politique et militaire.
C’est pourquoi la représentation de la mule et du bœuf ne se trouve pas dans les Évangiles, mais dans le livre d’Isaïe.
La Tradition de l’Église depuis saint Justin au deuxième siècle les a représentés dans ce sens.
Cette Tradition est incontestée, même à notre époque où prédomine le vice de la contestation et le mépris de tout.
Le porte-parole de la Conférence épiscopale espagnole de l’époque, Mgr Juan Antonio Martínez Camino, évêque auxiliaire de Madrid et ancien secrétaire de ladite Conférence épiscopale, avait répondu aux journalistes qui l’interrogeaient sur la non-inclusion dans les Évangiles de la présence d’un animal dans la crèche.
Mgr Martínez Camino a étudié le sujet en profondeur et l’a expliqué dans un sermon de Noël pour les « belenistas » [assembleurs ou fabricants de crèches] d’Oviedo.
« Depuis deux mille ans, quiconque lit les évangiles se rend compte que la mule et le bœuf n’y apparaissent pas.
« Le pape [Benoît XVI] explique qu’ils font leur apparition dans l’art en vertu du premier chapitre d’Isaïe :
» Le bœuf connaît son possesseur, et l’âne, l’étable de son maître ; mais Israël ne sait rien, et mon peuple n’a pas d’intelligence. «
Saint Justin interprète qu’Israël a connu le Rédempteur, mais avec moins de foi que les animaux de la crèche.
Dans la peinture romane catalane du XIIe siècle, l’âne et le bœuf sont représentés avec des yeux grands comme des assiettes, regardant l’Enfant Jésus, de même dans la crèche créée par saint François d’Assise au Moyen Âge.
Les deux animaux représentent aussi l’humanité entière qui, devant l’humble apparition de Dieu dans l’étable, parvient à une connaissance émerveillée et pleine d’adoration de son Sauveur.
Dans la pauvreté de la naissance divine, l’humanité fidèle reçoit la Lumière du Christ qui apprend à tous à voir.
Pour toutes ces raisons, aucune crèche ne peut se passer du bœuf et de l’âne.
Source : https://luzesdeesperanca.blogspot.com/p/costumes-do-natal.html#17110507
Source photo : par Constance Kowalik de Pixabay