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La fonction sociale de la richesse

L’Évangile recommande le détachement des biens de la terre. Ce détachement ne signifie pas que l’homme doit éviter de les utiliser, mais seulement qu’il doit les utiliser avec supériorité et force d’âme, ainsi qu’avec une tempérance chrétienne, au lieu de se laisser asservir par eux.

Lorsque l’homme ne procède pas ainsi et qu’il fait un mauvais usage des biens, le mal n’est pas dans les biens mais en lui. Ainsi, par exemple, le mal de l’ivrogne est en lui-même et non dans le vin précieux dont il s’enivre. Si bien que nombreux sont ceux qui boivent des vins de la meilleure qualité et qui n’en abusent pas.

Dans l’univers, tout a été admirablement disposé par Dieu, et il n’y a rien qui n’ait sa raison d’être. Il serait inconcevable que l’or, les pierres précieuses, la matière première des beaux tissus, etc. soient des exceptions à la règle. Ils existent, par le dessein de la bonté divine, pour un juste plaisir des sens, au même titre qu’un beau panorama, un air pur, des fleurs, etc. En outre, ce sont des moyens d’orner et d’élever l’existence quotidienne des hommes, d’affiner leur culture et de leur faire connaître la grandeur, la sagesse et l’amour de Dieu.

C’est dans cet esprit que l’Église a toujours utilisé ces biens pour ce qu’elle a de plus sacré : le culte divin. Elle ne l’aurait jamais fait si la volonté de son Fondateur avait été transgressée.

Et à chaque époque, elle a encouragé les individus, les familles, les institutions et les nations à suivre son exemple avec la même tempérance, ornant et dignifiant ainsi les environnements de la vie domestique et publique pour la grandeur spirituelle et le bien matériel de l’humanité.

C’est pour cette raison qu’elle a reçu à juste titre le titre de sainte patronne de la culture, de l’art et de la civilisation.

L’un des avantages d’une inégalité harmonieuse des biens est précisément qu’elle permet, dans les classes supérieures, un épanouissement particulièrement splendide des arts, de la culture, de la courtoisie, etc.

Plinio Corrêa de Oliveira, Réforme Agraire, Question de Conscience, Tradition et Action pour un Pérou Meilleur, Lima, 2021, p. 107-109.

Source : https://www.tesorosdelafe.com/articulo-1986-la-funcion-social-de-la-riqueza

Source photo : John Singleton Copley, Public domain, via Wikimedia Commons

Posted in Perspective Catholique, Point de vue

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