En entrant dans l’enceinte sacrée d’une cathédrale, le peuple exerce sans le savoir un magnifique acte collectif de discernement des esprits !
De même qu’à la fin du déluge, un arc-en-ciel s’est posé sur la terre, de même, lorsque la perfection de l’Église et l’œuvre de Notre Seigneur Jésus-Christ sur terre ont atteint un certain niveau, les âmes humaines reçoivent ce discernement.
Il s’agit d’un énorme discernement collectif. C’est comme si une lumière du Divin Esprit Saint était devenue sensible à l’esprit des hommes.
Et ils ont discerné dans l’Église catholique des beautés qu’ils ont traduites par les merveilles que le style gothique engendrait.
Ce discernement ne s’est pas seulement manifesté dans l’art ecclésiastique. Il était bien vivant dans mille autres aspects de la vie réelle !
Dans les corporations, dans le village de massepain, dans l’innocence des paysans qui nous apparaissent dans les enluminures ou les vitraux, dans la paix des giseurs aux mains jointes, dans une tranquillité déconcertante pour nous, hommes d’aujourd’hui.
Dans tout cela, Dieu apparaît de plus en plus clairement.
L’Épiphanie ! Notre Seigneur se montre à Bethléem à tous les peuples représentés par les trois Rois mages.
À ce moment-là, la « Lumen Christi » – la « Lumière du Christ » – brille pour les bergers et les rois.
À Bethléem commença une action de grâce dont l’aboutissement historique se fit sentir de manière surnaturelle à l’époque où « l’Évangile pénétra toutes les institutions », selon l’expression de saint Léon XIII pour désigner le Moyen-Âge.
C’est alors qu’est apparue l’œuvre diabolique qui a tenté d’extirper cette « Lumière du Christ ». Et cette lumière qui brillait doucement au Moyen-Âge a été extirpée point par point, de l’extérieur vers l’intérieur.
Ce fut d’abord l’œuvre de la Renaissance, puis du protestantisme, de la Révolution française et enfin du communisme.
Elle a d’abord proposé aux hommes les beautés du seul classique, du baroque, puis du romantisme, avec des états d’esprit et des manières d’être culturelles et morales de plus en plus dépourvues de la lumière de Bethléem.
À la fin, la sinistre lumière du socialisme et du communisme est apparue, criant « la beauté meurt, Dieu meurt ».
Mais il reste – chez certains plus, chez d’autres moins – une colonne de feu dans l’âme qui la rend sensible à cette « Lumen Christi ».
Ainsi, nous voyons des âmes indifférentes au gothique et sympathiques au socialisme.
Mais on en trouve d’autres qui conservent une certaine grandeur et se tournent vers la Lumière du Christ qui émane de ces cathédrales, l’admirant, l’aimant, la désirant.
Au fond, c’est un désir de Dieu. Et de Dieu glorifié sur cette terre.
(Auteur : Plinio Corrêa de Oliveira, 03/01/1981. Texte non édité par l’auteur).
Source : https://catedraismedievais.blogspot.com/2015/12/a-luz-de-cristo-nas-catedrais.html
Source photo : Provence13, CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons