La Rédemption est consommée. Ton sacrifice a été accompli dans son intégralité. La Tête a souffert autant qu’elle devait souffrir. Il restait aux membres du corps à souffrir aussi. À côté de la Croix, il y avait Marie : pourquoi dire un mot de ce qu’elle a souffert ? Il semble que l’Esprit Saint lui-même ait évité de décrire la douleur atroce qui inondait la Mère comme un reflet de la douleur qui débordait dans le Fils. Il a seulement dit : « Vous qui passez sur le chemin, arrêtez-vous et voyez s’il y a une douleur semblable à la mienne » (Jér. 1,12).
Un seul mot peut la décrire : elle n’avait pas d’égale dans toutes les pures créatures de Dieu. Notre-Dame de la Miséricorde ! C’est ainsi que le peuple fidèle invoque la Vierge lorsqu’il la contemple assise, avec le divin cadavre du Fils dans ses bras. Miséricorde, parce que tout en Elle n’est que compassion. Compassion du Fils. Compassion de ses enfants, car elle n’a pas qu’un seul fils. Mère de Dieu, elle est devenue la Mère de tous les hommes. Et elle a de la compassion non seulement pour le Fils, mais aussi pour ses enfants. Elle regarde nos douleurs, nos souffrances, nos luttes. Elle nous sourit dans le danger, pleure avec nous dans la douleur, apaise nos peines et sanctifie nos joies. Le propre du cœur d’une mère est de participer intimement à tout ce qui fait trembler le cœur de ses enfants.
Notre Dame est notre Mère. Elle aime chacun de nous individuellement, même les plus misérables et les plus pécheurs, plus que l’amour combiné de toutes les mères du monde pour un enfant unique. Soyons-en bien persuadés. C’est pour chacun d’entre nous. C’est le cas pour moi. Oui, moi, avec toutes mes misères, mes infidélités si durement répréhensibles, mes fautes incontestables. C’est moi qu’elle aime ainsi. Et elle aime dans l’intimité. Pas comme une reine qui, n’ayant pas le temps de connaître la vie de chacun de ses sujets, accompagne seulement en termes généraux ce qu’ils font. Elle m’accompagne, dans tous les détails de ma vie. Elle connaît mes petites peines, mes petites joies, mes petits désirs. Elle n’est indifférente à rien.
Si nous savions demander, si nous comprenions l’importunité évangélique comme une vertu admirable, comme nous saurions être minutieusement importuns auprès de la Sainte Vierge ! Et elle nous donnerait dans l’ordre de la nature, et surtout dans l’ordre de la grâce, beaucoup plus que nous n’osons le supposer. Notre-Dame de la Miséricorde ! Il serait tout aussi bon, ou presque, de dire Notre-Dame de la Sainte Audace. Car qu’est-ce qui peut stimuler davantage la sainte audace, l’audace humble, soumise et conforme d’un misérable, que l’inimaginable piété maternelle de Celle qui a tout ?
Source : https://www.tesorosdelafe.com/articulo-625-nuestra-senora-de-la-piedad
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