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Peindre l’âme humaine

Une tendance très fréquente des artistes dont la production peut être considérée comme typiquement « 20ème siècle » consiste à déformer l’homme. Ils évitent de copier la réalité telle qu’elle est habituellement perçue par l’oeil humain, et la représentent avec des altérations destinées, selon eux, à en révéler l’aspect le plus profond.

Pris comme une thèse, ce processus n’a rien d’anormal. Cependant, il est frappant de constater que, lorsqu’ils modifient les aspects ordinaires de la réalité, de nombreux artistes, le plus souvent modernes, déforment en fait la réalité presque jusqu’à la rendre hideuse. Ainsi, dans les peintures modernes, il n’est pas difficile de trouver des figures humaines parfaitement coniques : des têtes minuscules, des épaules un peu plus larges que la tête, des tailles beaucoup plus larges que les épaules, des jambes qui semblent s’élargir jusqu’à la cheville sur laquelle sont attachés des pieds littéralement immenses. Dans certaines sculptures, les cous sont non seulement très épais, mais déformés, avec des goitres inquiétants à un endroit ou à un autre. Bref, si un magicien se présentait à un homme normalement sain d’esprit et lui offrait un liquide pour transformer sa physionomie et son corps en celui d’une figure typique de l’art moderne, une telle offre serait suivie d’un refus immédiat et énergique…..

Cette obsession du difforme, du laid, voire de l’hideux, atteint les limites de l’inconcevable dans certaines productions artistiques. Voir, par exemple, le tableau intitulé « Notre image actuelle », Nuestra imagen actual, de David Alfaro Siqueiros. Il s’agit de la figure morale du genre humain, telle qu’un artiste typiquement ultramoderne a voulu la présenter.

Qu’il y ait dans l’univers de terribles difformités physiques et morales, et qu’il soit permis à l’artiste de les représenter, tant qu’elles ne heurtent pas la morale, personne ne le nie. Mais ne peindre que l’horreur, ne peindre et ne sculpter que pour déformer, comme si l’univers n’était qu’un réceptacle d’ignominies, révèle un mauvais état d’esprit, une conception incontestablement fausse et dangereuse, tant des hommes que du monde.

Ce penchant pour l’horreur a pour origine une vision désespérée et blasphématoire de la création, qui est l’œuvre de Dieu. Les peintures ou sculptures réalisées sous l’influence de cette vision déforment l’âme ; et les milieux imprégnés de cet état d’esprit ne peuvent que dégrader l’homme, en éteignant en lui toutes les pousses d’intelligence et de volonté pour un idéal vraiment noble, pur et élevé.

Par contraste, nous présentons ici, prise au hasard dans l’immense production artistique des siècles passés, une image représentant un homme dans sa maturité.

Et bien plus que le physique de cet homme, c’est son état d’esprit, son profil moral qui est dépeint. Il s’agit de Richelieu, peint par Philippe de Champaigne dans trois poses différentes. Toutes les qualités – mais aussi tous les défauts – du grand homme d’État sont reflétés dans cette admirable étude, où l’âme humaine est représentée dans ce qu’elle a de plus intime, de plus vivant et de plus subtil, sans que l’artiste ait besoin de recourir à des déformations qui dégradent la nature humaine elle-même.

Source : https://www.tesorosdelafe.com/articulo-493-pintando-el-alma-humana

Sources photo : Tesoros de la Fe (article 493)

Philippe de Champaigne, Public domain, via Wikimedia Commons
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Triple_Portrait_of_Cardinal_de_Richelieu_probably_1642,_Philippe_de_Champaigne.jpg

Posted in Actualités, Perspective Catholique

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