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Château de Bled : délicatesse et force, l’heureuse union de l’Église et de l’État

Le lac alpin de Bled, au nord-ouest de la Slovénie, renferme des trésors de nature, de civilisation et de catholicisme.

Un bon mystère religieux et un raffinement culturel rationnel se rejoignent dans un panorama naturel extrêmement évocateur.

Selon les plus anciens écrits connus, le premier établissement humain remonte à l’an 1004.

Le nom du lieu est antérieur aux origines slaves de la Slovénie.

Le Bled faisait partie du marquisat de Carniole, concédé cette année-là par l’empereur Saint Henri II à l’évêque Albuin de Brixen.

Le marquisat était un fief militaire généralement créé dans une zone frontalière menacée ou vulnérable.

À l’époque, la menace venait toujours des peuples barbares ou des musulmans.

Origine du château

Le marquis – chef du marquisat – avait pour tâche principale de défendre le fief l’épée à la main. C’est à cette époque et dans ces circonstances qu’est né l’imposant et apparemment imprenable château de Bled.

Situé au bord d’une falaise surplombant le lac, il impressionne par son inaccessibilité et son austérité. Mais il s’agissait là de vertus pour les fondateurs et les habitants des premiers châteaux.

La population environnante a contribué à la construction des châteaux de cette manière, car ils serviraient de refuge si les ennemis de la civilisation et de la chrétienté envahissaient la région.

Ils s’y défendent sous la conduite de seigneurs guerriers.

Dans ce cas, le noble seigneur du château de Bled était un évêque.

Il n’était pas rare à l’époque que des prélats prennent les armes contre les ennemis du peuple de Dieu.

L’œcuménisme de façade, qui ne vise pas à convertir les non-baptisés, mais seulement à leur ouvrir des portes, n’était pas encore apparu, mettant en péril la culture et l’Église elle-même.

Après l’évêque Albuinus, l’empereur saint Henri II fit don du marquisat à son successeur dans le diocèse, l’évêque Adalbert de Brixen.

Cependant, dans le cadre de la pacification du Moyen Âge, le Saint-Siège retira prudemment les ecclésiastiques de la guerre.

Le château passe alors aux mains de nobles laïcs.

Le marquisat de Carniole et le château de Bled passèrent ainsi au duc Rodolfo de Habsbourg en récompense de sa victoire sur le roi Ottokar II de Bohême à la bataille de Marchfel en 1278.

De 1364 à 1919, c’est-à-dire jusqu’à la fin de l’Empire austro-hongrois, Bled a fait partie du duché de Carniole, à l’exception d’une brève période entre 1809 et 1816, lorsque l’Europe a subi les fallacieux et capricieux réaménagements géographiques de Napoléon Bonaparte.

Le sanctuaire sur l’île

Sur ce lac se trouve un îlot où se dresse la tour élancée et délicate de l’église de l’Assomption de Marie, lieu de pèlerinage.

Le son de ses cloches, selon les habitants, est toujours de bon augure.

Avant la construction de cette église, les païens y vénéraient une déesse lascive et indécente.

L’île n’est aujourd’hui accessible qu’en vedette, qui jette l’ancre au pied d’un grand escalier de 99 marches par lequel on accède au sanctuaire en l’honneur de la glorieuse Assomption au Ciel de Notre-Dame, la Vierge Immaculée.

Heureuse concorde entre l’Église et l’État

Alors que le château représente la force, le danger et la détermination à résister à toute attaque, le sanctuaire incarne la délicatesse, la sécurité et le confort, le doux et merveilleux mouvement vers le Ciel.

Le sanctuaire de la Vierge ne pourrait pas exister avec autant de sécurité et de nonchalance si le château n’était pas là pour défendre toute la région.

Et le château aurait l’air un peu lourd et inélégant s’il n’avait pas à ses côtés le joyau de l’île avec son église de l’Assomption.

Telle est la bonne entente qui doit exister entre l’Église et l’État dans un environnement catholique.

L’État catholique protège l’Église et l’Église bénit et fait descendre du Ciel des grâces qui adoucissent discrètement les formes matérielles de l’État.

En hiver, une brume épaisse enveloppe le lac de Bled, masquant presque la vue du formidable château et de la délicate île sanctuaire.

Le mystère imprègne l’atmosphère. Mais c’est un bon mystère, qui nous invite à réfléchir aux grands mystères de la religion catholique.

Le lac devient alors un décor presque féerique.

S’il n’y avait pas ce consortium heureux entre l’État et l’Église représenté par la forteresse et le sanctuaire de Bled, la réalité serait différente.

Elle serait certainement lourde, menaçante et maléfique.

Source : https://castelosmedievais.blogspot.com/2013/04/delicadeza-e-forca-no-lago-de-bled.html

Source photo : momelod, CC BY 2.0 via Wikimedia Commons

Posted in Châteaux

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