Le château de Montreuil-Bellay est l’un des plus grands édifices médiévaux encore existants, bien qu’il ait été largement rénové au fil des siècles.
Il se dresse fièrement au cœur de la ville fortifiée qui porte son nom.
À l’origine du château se trouve un homme très caractéristique des premiers siècles médiévaux : Foulques Nerra (965/970-1040), duc d’Anjou.
Ce dernier était un personnage au tempérament violent et à l’énergie hors du commun. En lui bouillait encore le sang des barbares baptisés il y a peu.
Il est entré dans l’histoire comme « l’un des combattants les plus frénétiques du Moyen Âge », selon l’historien Achille Luchaire.
Faisant justice au sang barbare, Foulques était sans pitié. Mais il y a ici une différence avec le bandit moderne.
Foulques avait aussi un cœur aimant et une joie enfantine envers la personne de Notre Seigneur Jésus-Christ. Et c’est ce qui fait toute la différence.
On a écrit que « ses remords étaient à la hauteur de ses crimes ».
Alors que le bandit moderne – et souvent le non-bandit moderne – fait preuve d’une froideur effrayante, voire inhumaine, face à un crime manifeste ou caché, Foulques pleurait sincèrement et profondément ses péchés.
Entre châteaux pour ses guerres et abbayes pour réparer ses offenses à Dieu, il a construit une centaine de bâtiments historiques, dont le château de Montreuil-Bellay.
Foulques est peut-être le personnage à qui la vallée de la Loire doit le plus de châteaux et d’abbayes.
Plus encore. Il se rendit trois fois en pèlerinage en Terre Sainte (en 1002, 1006 et 1038) pour réparer ses méfaits.
Lors de son dernier pèlerinage à Jérusalem, il se rendit le dos nu au Saint-Sépulcre, tandis que deux de ses serviteurs, sur son ordre, le flagellaient et s’écriaient : « Seigneur, reçois le malheureux Foulques, comte d’Anjou, qui t’a trahi et renié. Regarde son âme repentante, Seigneur Jésus ! ».
Après de nombreuses guerres, l’édification de châteaux et d’abbayes, Foulques s’éteignit dans la paix de Dieu à Metz en France, au retour du pèlerinage pénitentiel en Terre Sainte dont il a été question plus haut.
C’est lui qui ordonna la construction de la première citadelle de ce qui allait devenir le château de Montreuil-Bellay sur une colline romaine, dont il confia la défense à son vassal Giraud Bellay, d’où il tire son nom.
La famille du Bellay fut d’une fidélité exemplaire aux rois de France. C’est pourquoi les rois Philippe Auguste et Louis VIII, respectivement grand-père et père de Saint Louis IX, installèrent leur cour au château en passant en 1208 et 1244.
Pendant la guerre de Cent Ans, le château est successivement hérité par les maisons de Melun, de Tancarville et d’Harcourt, ce dernier descendant d’anciens Vikings.
Au cours de cette période belliqueuse, le château s’enrichit de plusieurs tours, de 650 mètres de remparts et de 13 tours de défense, qui s’ajoutent aux immenses tours rondes et au pont-levis.
Au XVe siècle, son expansion – chargée d’art, mais aussi d’un désir effréné de jouissance de la vie issu de la Renaissance – a favorisé une réforme de la puissante forteresse.
Source : https://castelosmedievais.blogspot.com/2013/07/montreuil-bellay-equilibrio-de.html
Source photo : Lieven Smits, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons