Au cours d’une conférence intitulée « L’homme fait à l’image et à la ressemblance de Dieu : un manifeste contre le nihilisme anthropologique » et donnée le 30 septembre dernier, lors du 14e Congrès mondial des familles au Mexique, le cardinal allemand Gerhard Müller, préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a mis en garde contre un grave danger qui pourrait conduire au « suicide collectif » de l’humanité.
« Le christianisme promeut une civilisation de la vie et défie la culture du nihilisme anthropologique, qui devrait aboutir au suicide collectif de l’humanité. L’athéisme est nihilisme. Son fruit est la mort », a-t-il notamment déclaré.
« Si l’homme cesse d’être une créature à l’image et à la ressemblance du Dieu trinitaire, il sombre dans les profondeurs du nihilisme anthropologique », a averti le préfet émérite.
Comme exemple, des personnes « dont le visage ou d’autres parties du corps ont été “liftés” ou “remodelés”. Il ne s’agit plus d’une mode hollywoodienne, mais plutôt du fait que ces pauvres créatures, méritant pitié, sont tombées – sans le savoir – dans le nihilisme anthropologique. »
La source de motivation de ce dernier, a poursuivi le cardinal allemand, « est la folie aveugle des impies, qui échangent la ‘gloire du Dieu incorruptible’ contre leurs images idéologiques autofabriquées. »
Le cardinal a mis en garde sur le fait que le nihilisme anthropologique « est significativement hostile à la vie », puisqu’il encourage l’acte de « tuer des enfants dans l’utérus comme un droit de l’homme et milite pour l’exigence utilitaire de la soi-disant “mort miséricordieuse” (l’euthanasie) (…) ».
« Mais les fruits pervertis du nihilisme anthropologique se manifestent aussi dans la remise en cause du mariage entre l’homme et la femme, considéré comme une variante parmi tant d’autres possibles de la jouissance orgiaque de la satisfaction sexuelle sans abandon total dans l’amour et sans dépassement de soi-même. (…) », a-t-il poursuivi.
Ainsi est niée la relation du mariage à la fécondité, « avec laquelle le Créateur a béni l’homme et la femme afin qu’ils transmettent, préservent et promeuvent la vie créée par Dieu ».
Le cardinal Müller a ensuite abordé la question de l’idéologie du genre, qui fait une fausse distinction entre le sexe biologique et le genre en tant que construction socioculturelle : « Outre le fait biologiquement prouvé qu’un véritable changement de sexe n’est pas possible, la fiction de choisir librement son sexe est un déni de la volonté de Dieu sur notre personne. Chaque être humain existe dans (sa) nature corporelle en une expression masculine ou féminine ».
« L’idéologie du genre, qui relève certainement aussi du nihilisme anthropologique, prive les hommes et les femmes de leurs propres possibilités », a-t-il souligné.
Le préfet émérite de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a déclaré que « personne ne peut réformer ou moderniser l’enseignement du Christ, “parce que lui-même (par son Incarnation) a apporté avec lui toute la nouveauté et la modernité pour renouveler et vivifier l’homme”, » comme l’a dit saint Irénée de Lyon.
Le cardinal allemand a enfin souligné que « notre foi en Dieu et Père de Jésus-Christ surmonte la culture de la mort et le nihilisme anthropologique. La foi nous ouvre à une culture de la vie dans l’amour du Dieu trinitaire parce que nous sommes libérés de “l’esclavage de l’éphémère à la liberté et à la gloire des enfants de Dieu” », a-t-il conclu.
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