Noël crée des clairières de lumière et de joie dans l’obscurité et le chagrin.
C’est le cas de saint Nicolas (270-343) de Bari, en Italie, évêque de Myre (aujourd’hui en Turquie), et dont la fête est le 6 décembre, pendant l’Avent.
Dans son diocèse, un noble ruiné, père de trois filles, ne pouvait payer la dot pour les marier et pensait les livrer à la prostitution.
Une nuit, le saint évêque vit leurs bas sécher dans la cheminée, et il mis dans chacun d’eux un petit sac contenant des pièces de monnaie valant la dot.
Personne n’aurait imaginé que cette œuvre de charité allait changer les coutumes du monde pour des millénaires. De l’Europe du Nord jusqu’en Amérique, un flot de lettres d’enfants lui écrit et le supplie de leur offrir des cadeaux.
En Allemagne, la Poste envoie chaque année environ 500 000 lettres au bureau d’Engelskirchen, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie.
Un autre bureau de poste en Finlande reçoit un demi-million de lettres contenant des salutations et des requêtes.
L’imagination et la foi ont donné à Saint-Nicolas une réalité qui ne se limite pas au paradis céleste.
L’esprit enfantin est persuadé que ce dernier vit sur cette terre, qu’il lit les lettres et élabore des listes de cadeaux en attendant la période de Noël pour les distribuer.
Mais où se trouve-t-il ? Pourquoi n’apparaît-il qu’à cette période ? La tradition a forgé l’image d’un pieux ermite qui vit dans un lieu inaccessible.
Lequel ? Eh bien, l’Arctique ! Là-bas, revêtu de ses insignes épiscopaux, vêtu de fourrures, il lit chaque lettre au coin du feu d’une cabane dans une forêt enfouie dans la neige.
Il y pose son traîneau et nourrit les rennes qui le conduiront à travers tous les endroits à visiter.
Mais d’où viennent ce traîneau et ces rennes qui n’ont jamais existé à Myra ou à Bari ? Eh bien, du poème datant de 1823 « A Visit from Saint Nicholas », de Clement Clarke Moore.
Pour l’âme innocente de l’enfant, tout était expliqué : les rennes amenaient Saint-Nicolas en traîneau ! Il existe quatre paires de rennes, chacune étant nommée en fonction de ses qualités.
Un neuvième renne ouvre la voie et est le plus célèbre : Rodolphe Nez-Rouge.
Il a un nez spécial et celui-ci devient rouge vif lorsqu’il s’approche de la maison d’un enfant qui a été sage.
Alors, laissons de côté l’imitation commerciale du Père Noël et regardons comment Saint-Nicolas est reçu dans certains pays.
Au Brésil, par exemple, le premier Père Noël aperçu l’a été lors d’un dîner de Noël à São Luís do Maranhão vers 1890.
Il est entré par la fenêtre avec un sac de cadeaux, mais les hommes ont sorti leurs matraques et leurs revolvers.
Il a eu la vie sauve parce que Mme Maria Barbara de Andrade, fille du poète Joaquim de Sousa Andrade, est intervenue en criant : « Ne le tuez pas ! C’est le Père Noël ! Je l’ai engagé ! ».
En Alsace, Saint Nicolas est un personnage officiel.
Les écoles publiques préparent leurs élèves en leur apprenant des chansons qui demandent sa venue le 6 décembre lorsqu’il arrive avec son cortège et qu’il convoque chaque enfant pour faire un bilan et lui remettre un cadeau.
Derrière lui, dans les rues et sur les places, surgit un personnage sinistre : c’est le Père Fouettard, encapuchonné, à la barbe et aux cheveux ébouriffés, au visage et aux yeux sombres.
Il fait résonner dans l’air un fouet, un bâton ou un faisceau de bâtons destinés aux enfants désobéissants.
Dans un grand sac, il assure mettre les enfants qui ne disent pas leurs prières.
Les enfants le huent et lui lancent des boules de papier.
Jules Hoches l’a peint comme « un envoyé du Diable qui menace d’enlever les enfants qui ne tiennent pas leurs promesses ».
Luther, le père du protestantisme, détestait les saints et ne voulait pas de la fête de Saint-Nicolas.
Heureusement, la Contre-Réforme catholique a approuvé la figure de Saint-Nicolas pour inculquer aux enfants le sens de la récompense et de la punition.
Source : https://luzesdeesperanca.blogspot.com/p/costumes-do-natal.html#17110507
Source photo : par 32 Degrees North (Pinterest)