Par Felipe Barandiarán
Nous sommes en Bretagne. C’est la fête de Sainte Anne, le 26 juillet, patronne des marins et de toute la région française. Suivant une ligne serpentine, une flottille de voiliers et de bateaux à rames revient du pèlerinage. Les jeunes femmes du premier bateau ont eu le privilège cette année d’escorter l’image dorée de l’Immaculée Conception. C’est pourquoi elles portent la robe blanche des filles de Marie, avec pour emblème leur médaille miraculeuse, accrochée à leur poitrine par un ruban bleu. Elles sont coiffées du typique chapeau breton, la cornette, et leurs visages expriment la sérénité et la joie.
Deux hommes de mer bronzés tirent le bateau sur le rivage, jusqu’au sable, afin qu’ils puissent descendre sans se mouiller. La lumière rose du soleil couchant se fond dans les reflets de la mer calme, entremêlant voiles et bannières, donnant une impression de sérénité et de profonde piété populaire.
Le cortège de bateaux a traversé la baie et retourne à Concarneau. C’est le grand pardon de Sainte Anne de Fouesnant (c’est ainsi qu’on appelle ces pèlerinages en Bretagne).
C’est la manifestation publique de la foi qui réaffirme la mission de l’Église et le droit de la religion catholique à ne pas être confinée dans la sphère privée, mais à participer à l’activité sociale, en transmettant sa lumière et sa vie à la culture et à la civilisation.
Sainte Anne est fêtée en Bretagne, en France, comme sa patronne, depuis l’antiquité. Mais c’est en 1625 qu’elle est apparue à un honnête homme de Keranna, près d’Auray, pour lui demander de reconstruire l’ermitage qui existait là depuis 924 ans et six mois. En effet, toujours par miracle, une image très détériorée de la sainte, datant du VIIe siècle, a été retrouvée enfouie dans un champ voisin. Aujourd’hui, le sanctuaire de Sainte-Anne d’Auray est l’un des trois plus importants de France, avec de nombreux pèlerinages. Mais en raison des grandes distances à parcourir, d’autres pèlerinages secondaires ont été créés dès l’origine. Ainsi, en 1683, une chapelle dédiée à Sainte Anne fut également reconstruite à Fouesnant pour relancer le pèlerinage. La chapelle est située à quatre kilomètres du rivage. Dans ce tableau, l’artiste Alfred Guillou souligne la ferveur des pêcheurs de Concarneau pour leur sanctuaire de Fouesnant.
Source : https://www.tesorosdelafe.com/articulo-1936-regreso-del-perdon-de-santa-ana-de-fouesnant-a-concarneau
Source photo : Alfred Guillou, Public domain, via Wikimedia Commons