fbpx
Menu Fermer

La force et le sourire des colonnes gothiques

Le gothique est à la fois fort et délicat. Par exemple, ses formidables colonnes !

Les concepteurs médiévaux ont trouvé le moyen de les travailler de manière à atténuer toute impression de force qui pourrait être presque brutale.

La façon de l’atténuer était de sculpter la colonne en donnant l’impression qu’il s’agissait d’un faisceau de petites colonnes attachées ensemble pour la soutenir.

De cette manière, la très lourde colonne gothique a cessé d’être lourde.

Elle soutient très fermement le plafond, mais donne une impression de légèreté grâce aux pseudo-colonnes desquelles elle est composée.

La colonne gothique, même du côté intérieur d’une cathédrale, donne l’impression d’être une colonne de combat.

Même si elle est travaillée de manière à donner l’illusion d’un faisceau de colonnes, la colonne gothique a quelque chose de tranquille, qui n’est pas agité, qui n’a pas la tension de la lutte.

Elle représente bien plus le guerrier au repos et en prière que le guerrier au combat.

Et, comme c’est toujours le cas dans la guerre médiévale lorsqu’elle est juste, elle vise la paix, elle vise une solution, elle vise une concorde équilibrée.

Et l’ogive l’exprime très bien. Il s’agit de deux positions opposées qui se résolvent dans un équilibre, c’est-à-dire dans une réconciliation entre les deux.

Il n’est donc pas rare que le point de rencontre des ogives soit orné de fleurs, de décorations, comme pour célébrer la paix.

Mais en même temps, la colonnade gothique exprime un sens élevé du devoir.

La colonnade gothique nous donne exactement cette idée : un chemin étroit, étroit, sérieux, droit, et surtout un chemin élevé.

C’est-à-dire que si nous nous sentons oppressés par la proximité des colonnes de part et d’autre, nos yeux et notre âme retrouvent les grands espaces en regardant vers le haut.

Ce qui signifie en d’autres termes : « Quand la vie est étroite, regardez le Ciel ». C’est l’âme du catholique.

Les âmes qui ont construit le gothique, si enthousiastes, si aimantes, si éprises de force, avaient bien d’autres trésors en elles.

Après avoir explicité dans la pierre leur désir de force, elles ont commencé à sourire et à expliciter leur propre douceur, comme quelqu’un qui raconte dans la pierre ce qu’est son âme.

Les artistes ont ensuite placé de petits anges ou même de petits animaux, par exemple de petits écureuils en pierre qui grimpent sur la colonne comme sur un tronc d’arbre, comme de vrais petits écureuils qui grimpent jusqu’au sommet et sautent ensuite sur une autre branche.

L’écureuil est très gracieux, il est très mignon, il est vivant, drôle.

Le sourire d’un ange sur fond de gravité de la colonne gothique complète l’esprit humain.

(Auteur : Plinio Corrêa de Oliveira, 11-2-1970. Texte non révisé par l’auteur)

Source : https://catedraismedievais.blogspot.com/2014/05/a-forca-e-o-sorriso-nas-colunas-goticas.html

Source photo : Image par Hans de Pixabay

Posted in Cathédrales

Recommandés pour vous