De fait, à l’école primaire et au collège, l’utilisation du téléphone dans l’établissement, que ce soit en classe, en intercours, en récréation, est déjà interdite depuis août 2018.
Face à ce qui est devenu un véritable fléau, enseignants et parents d’élèves souhaitent l’extension de cette interdiction au lycée.
Actuellement, dans les lycées, chaque établissement détermine sa propre politique en matière d’utilisation du téléphone portable via leur règlement intérieur, note Le Figaro.
Et concrètement, dans de nombreux lycées, les élèves sont autorisés à utiliser leur portable en dehors des cours. Ce qui pose de réels problèmes.
Le ministère de l’Éducation nationale en dresse la liste : il rappelle que le téléphone peut « nuire gravement à la qualité d’écoute et de concentration nécessaire aux activités d’enseignement », est « à l’origine d’une part importante des incivilités et des perturbations au sein des établissements », diminue « la qualité de la vie collective », est parfois « le vecteur de cyberharcèlement » et facilite « l’accès aux images violentes, notamment pornographiques ».
Ce constat est d’autant plus inquiétant qu’à l’heure actuelle, l’écrasante majorité des adolescents possède un portable, plus précisément 92% des 12-17 ans selon le baromètre du numérique de l’Arcep.
Pour Didier Georges, du Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale (SNPDEN), la loi de 2018 pour l’école et le collège, « a beaucoup aidé les établissements à réguler les problématiques de téléphone. Elle a eu un vrai impact sur les parents » Il se réjouit qu’elle ait fait de l’école et du collège un espace où « pendant neuf heures, chaque jour, les enfants sont protégés des écrans ».
Les propres étudiants le reconnaissent, comme Layali, élève de troisième, qui témoigne auprès du quotidien : « Quand j’ai mon téléphone, je n’apprends rien, donc il vaut mieux que je ne l’aie pas ! »
Par contre, au lycée, « C’est de pire en pire», regrette Didier Georges, qui dénombre « plusieurs incidents par semaine » dans l’établissement parisien dont il est le proviseur.
La tension monte souvent d’un cran au moment de la confiscation de l’appareil.
« Des profs nous disent que quand ils interviennent, les élèves peuvent vite devenir agressifs: on leur enlève quelque chose qui est une extension d’eux-mêmes…», témoigne une mère d’élève de terminale.
En attendant une éventuelle modification de la loi, certains établissements ont déjà mis en place des dispositifs particuliers, rapporte Le Figaro.
Comme le lycée de Didier Georges, où une boîte à l’entrée du cours est à disposition des élèves pour y déposer leur portable.
« Les élèves s’y habituent vite et ne contestent pas. Contrairement à ce que certains peuvent penser, les jeunes ne sont pas opposés aux règles. Il faut simplement qu’elles soient claires, justes, et qu’elles s’appliquent à tous de la même manière », souligne le proviseur.
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