fbpx
Menu Fermer

Orgueil et sensualité : Fiducia Supplicans renverse l’ordre divin

La déclaration du cardinal préfet Victor Manuel Fernandez, Fiducia supplicans (FS), présente certaines caractéristiques de la pensée révolutionnaire. Le professeur Plinio Corrêa de Oliveira les résumerait par l’orgueil et la sensualité. En effet, le document rejette l’ordre voulu par Dieu et soumet l’intellect et la volonté à la sensualité.


Le document Fiducia supplicans, qui légitime la bénédiction des couples « irréguliers » et des couples homosexuels, présente des caractéristiques propres à la pensée révolutionnaire, c’est-à-dire à la pensée qui fait la guerre à l’ordre établi par Dieu. Examinons quelques caractéristiques en citant quelques pages de l’essai Révolution et contre-révolution (1959) du penseur Plinio Corrêa de Oliveira.

Ce dernier écrit : « Deux notions conçues comme des valeurs métaphysiques expriment bien l’esprit de la Révolution : l’égalité absolue, la liberté totale. Et il y a deux passions qui le servent le plus : l’orgueil et la sensualité » (p. 46). Commençons par le tandem égalité-fierté. Le professeur Corrêa de Oliveira note : « L’orgueilleux, soumis à l’autorité d’un autre, déteste d’abord le joug particulier qui pèse sur lui. Dans un deuxième temps, l’orgueilleux hait toute autorité en général et tout joug et, plus encore, le principe même de l’autorité considérée abstraitement. … Et dans tout cela, il y a une véritable haine de Dieu » (p. 47).

Ce n’est pas un mystère que ce pontificat, d’une part, rejette l’autorité de l’Église comprise comme une réalité hiérarchique. Pensons à la figure de la pyramide inversée évoquée par le pape, à l’Église non enseignante mais à l’écoute et au concept déformé de synodalité. Mais d’un autre côté, il gouverne l’Église avec autoritarisme.


Le rejet de l’autorité de l’Église, entendu comme un rejet de la hiérarchie, permet apparemment de transférer cette autorité au peuple de Dieu ou simplement au peuple, et donc de revêtir d’une validité morale et théologique tout ce qui vient de lui car c’est le peuple, et non plus l’Église, qui enseigne la vérité.

Nous avons ajouté l’adverbe « apparemment » parce que le harcèlement insistant sur l’écoute consciencieuse de la base ne fait que promouvoir un agenda culturel de quelques-uns à imposer aux masses indisciplinées.

Cela explique l’apparition inévitable de l’autoritarisme dans la gouvernance actuelle de l’Église – un véritable moteur pastoral commandé par un seul pasteur et fonçant à toute allure derrière le paravent de l’égalité, ou plutôt de l’égalitarisme.

Le thème de l’homosexualité est bien à l’ordre du jour de cet égalitarisme. Le Synode sur la synodalité ayant peut-être été trop timide dans le traitement de cette question, les personnes concernées ont maintenant agi avec autorité et ont publié Fiducia supplicans. La bénédiction de l’homosexualité exprime, entre autres, un rejet de sa condamnation et un malaise face au joug ‘injuste’ de la vertu.

Il s’agit donc d’une rébellion contre l’autorité. Elle se concentre sur l’orgueil, le péché principal dont découlent les autres dans un sens temporel et dans l’ordre d’importance.

Dans Fiducia supplicans, la rébellion est évidente. Nous voyons le rejet de l’autorité de la Révélation qui condamne l’homosexualité et donc le rejet de l’autorité de l’Église lorsqu’elle enseigne le contraire de ce que FS exprime. L’humilité commanderait l’obéissance aux deux sources (Révélation et autorité de l’Église) même si le monde entier se levait pour demander que l’homosexualité soit bénie.

En fin de compte, on se demande pourquoi l’homosexualité doit être bénie, c’est-à-dire pourquoi nous devons considérer cette orientation et cette conduite comme si bonnes qu’elles doivent être encouragées, même au sein de la liturgie. Ici, nous nous tournons vers le deuxième binôme indiqué par le professeur Corrêa de Oliveira : la liberté totale et la sensualité.

« L’intelligence doit guider la volonté, et celle-ci doit gouverner la sensibilité. … [Le processus révolutionnaire] une fois transposé aux relations entre les puissances de l’âme, il conduit à la lamentable tyrannie des passions déchaînées sur une volonté faible et ruinée et une intelligence obscurcie, et surtout à la domination d’une sensualité déchaînée sur les sentiments de pudeur et de honte. Quand la Révolution proclame la liberté absolue comme principe métaphysique, elle ne le fait que pour justifier le libre cours des pires passions et des erreurs les plus pernicieuses » (pp. 51-52).

En effet, le mal est considéré comme trivial dans Fiducia supplicans. L’accent est mis sur la domination de la sensualité sur l’intellect et la volonté. Parce que la passion contre nature exige d’être satisfaite, l’intelligence de la personne commence à la considérer comme un bien vers lequel la volonté doit tendre sous peine de voir sa liberté restreinte. La personne considère la tempérance et/ou l’orientation des passions selon les prescriptions de la recta ratio [raison droite] comme des atteintes à sa liberté personnelle. Nous avons donc une inversion de la pyramide hiérarchique voulue par Dieu pour ordonner les puissances de l’âme : les passions dictent désormais la loi à l’intellect et à la volonté.

Nous avons donc un autoritarisme qui prône l’égalité mais qui impose des idées très différentes :

« Le libéralisme [c’est-à-dire la liberté comprise dans un sens absolu] ne s’intéresse pas à la liberté pour le bien. Il s’intéresse uniquement à la liberté pour le mal. Lorsqu’il est au pouvoir, il restreint facilement, et même joyeusement, la liberté du bien autant que possible. Mais à bien des égards, elle protège, favorise et promeut la liberté du mal. … [alors que] mille choses bonnes ou au moins innocentes sont tyranniquement interdites, la satisfaction méthodique (parfois avec une apparence d’austérité) des pires et des plus violentes passions, telles que l’envie, la paresse et la luxure, est favorisée » (p. 52).

Finalement, la seule liberté recherchée est celle qui tend vers le mal. La liberté propre à ceux qui mènent une vie droite est perçue comme une menace et doit être réprimée, ne serait-ce que parce qu’elle rappelle fâcheusement à tous où se trouve la vérité.

On pourrait faire valoir que Fiducia supplicans n’a pas besoin de bénir les couples irréguliers et homosexuels. Mais ce n’est pas le cas. Le communiqué de presse du Dicastère pour la doctrine de la foi, daté du 4 janvier 2024, a été publié pour expliquer la nature du document et donc son interprétation authentique. Il indique explicitement que, malgré certaines réserves, le document devra être reçu tôt ou tard par les conférences épiscopales et les prêtres individuels. Le texte est clair :

« La prudence et l’attention au contexte ecclésial et à la culture locale pourraient permettre des modalités d’application différentes, mais pas un refus total ou définitif de ce chemin qui est proposé aux prêtres… Il demeure essentiel que ces Conférences épiscopales ne soutiennent pas une doctrine différente de celle de la Déclaration signée par le Pape, étant donné qu’il s’agit d’une doctrine pérenne  » (nos. 2-3).1 (Notons qu’inévitablement, une indication pastorale telle que la bénédiction des couples de même sexe ne peut que renvoyer en amont à une doctrine).

Pour résumer, le processus commence par les passions qui prennent le dessus sur l’intellect et la volonté. Les satisfaire semble être la seule façon d’être libre, alors la raison prend des décisions en contraste flagrant avec la volonté de Dieu. Ensuite, l’orgueil refuse de s’agenouiller devant Dieu et de respecter son autorité et celle du Magistère permanent de l’Église, mais s’exclame « Non serviam ! ». Enfin, le règne des passions débridées considérées comme bonnes doit finalement s’imposer à tous. C’est en partie le fondement de la structure idéologique sur laquelle repose Fiducia supplicans.

Source : https://www.tfp.org/pride-and-sensuality-fiducia-supplicans-overturns-the-divine-order/?PKG=TFPE3293

Source photo : Image par Steen Jepsen de Pixabay

Posted in Actualités

Recommandés pour vous