fbpx
Menu Fermer

Référendum au Chili : un résultat clair, écrasant et définitif

Par Juan Antonio Montes Varas
Directeur du Credo Chili

Le récent référendum constitutionnel, réalisé le 4 septembre dernier au Chili, a été l’occasion d’une leçon claire et d’un triomphe écrasant pour ceux qui ont choisi de rejeter la proposition de la gauche radicale. 

Le choix était simple : approuver ou rejeter un projet constitutionnel de 388 articles, rédigés par une majorité de députés d’extrême gauche et totalement ignorants du droit constitutionnel. 

Le contexte

Le texte promu était une version, des plus radicales, de ce que le professeur Plinio Corrêa de Oliveira a décrit dans son essai, « Révolution et Contre-Révolution », comme la Quatrième Révolution. Un mélange d’anéantissement de l’État et, en même temps, de contrôle total de l’économie du pays par des micro-organismes autonomes et décentralisés. 

Pour ceux qui n’ont pas lu le projet de constitution plébiscité, il sera difficile d’en saisir la profonde révolution, du caractère « refondateur », « repartant de zéro », que le texte proposait. 

La grande majorité de ses rédacteurs appartient à l’extrême gauche, fruit du mouvement contestataire qui émergea avec ce qu’on a appelé la « révolte sociale » ou le « réveil du Chili », à partir du 18 octobre 2019.

Enhardis par cette composition de la convention et le succès ultérieur de l’élection du candidat Boric, les rédacteurs de la gauche radicale ont cru disposer du terrain adéquat pour « avancer sans compromis » et imposer une nouvelle Constitution, au goût de la Révolution la plus égalitaire.  Leur but était d’engager les futures décennies dans la voie de l’anéantissement de tout vestige de la société chrétienne du Chili. 

Cependant, tout au long du processus d’élaboration, qui a duré un peu plus d’un an, l’opinion nationale a pris conscience du caractère partisan de la convention, de l’absence totale de préparation des députés en vue de la tâche à accomplir, de leurs exigences de plus en plus farfelues et, enfin, des situations personnelles embarrassantes dans lesquelles se sont retrouvés plusieurs de leurs représentants. 

Le résultat a été que, alors que les députés ajoutaient des articles très orientés “gauche radicale », la majorité du pays s’éloignait de plus en plus de ces rédacteurs extrémistes. Cependant, dans leur « ivresse » idéologique, ces derniers n’ont pas perçu le gouffre profond qu’ils creusaient entre eux et la nation réelle. 

Ainsi, ils ont introduit l’avortement libre sans objection de conscience, tout en ratifiant les droits des animaux et de l’environnement ; la plurinationalité ; le contrôle des ressources naturelles par les « peuples originels » ; la fin des garanties du droit à la propriété privée ; la limitation de la liberté des parents d’éduquer leurs enfants ; les droits sexuels et de « genre » ; la limitation du droit à pratiquer une vraie religion ; la limitation du droit d’ouvrir des écoles privées ; la protection des « cosmovisions » indigènes ; l’élimination du Pouvoir judiciaire et du Sénat ; la nationalisation des droits en matière d’eau ; la limitation de l’exploitation minière et agricole ; la fin de l’état d’urgence pour la défense du terrorisme ; la réforme des Carabiniers ; le pardon accordé à tous les condamnés par la justice pour la destruction d’Octobre 2019, et un long etcetera qui, en 388 articles, littéralement réduisait en cendres l’ensemble de l’appareil politique, social et économique construit au cours de deux siècles de vie indépendante. 

Avec leur zèle refondateur, rien n’allait rester debout. Presque comme une nouvelle version des Khmers Rouges du Cambodge, pour eux il fallait rééduquer la société chilienne, avec cette formule autogestionnaire, où toute inégalité et jusqu’à la plus modeste autorité devaient être complètement balayées.

Le référendum

Une fois les travaux de la convention constitutive achevés, le gouvernement de Gabriel Boric, bien qu’il devrait être, par son rôle institutionnel, tertia super pars (“un tiers à part”) n’a pas été empêché d’engager toutes les forces de l’État en vue de favoriser l’option « Oui ». Tournées, discours, distribution de milliers d’exemplaires du texte, déclarations ministérielles, tout l’appareil d’État était prêt depuis des mois à favoriser cette option et à empêcher le triomphe du « Non ». 

Cependant, les dés étaient déjà jetés. L’opinion nationale s’est massivement opposée à la proposition, et elle s’est manifestée, de manière étonnamment catégorique, le 4 septembre dernier. 

Ni les attentes les plus pessimistes du gouvernement socialiste, ni les attentes les plus optimistes des partisans du “Non”, ne prévoyaient que ce dernier obtiendrait 62 % de l’électorat, atteignant la somme de près de huit millions d’électeurs, avec un taux de participation historiquement élevé. 

Suite aux résultats, les visages défigurés des représentants du “Oui” et des agitateurs des manifestations de protestation sociale sur la Plaza Italia indiquaient clairement le désarroi dans lequel ils se trouvaient.

Au milieu du désastre que ce résultat a provoqué pour la gauche nationale, il y a quelques informations qui les ont particulièrement mortifiés.

L’une d’elles consiste dans le fait que, dans les 10 communes les plus pauvres du pays, l’option du “Non” a obtenu un pourcentage plus élevé que dans les 10 communes les plus riches. Dans ces dix communes défavorisées, le soutien à l’option du “Non” a atteint 77 %. En revanche, dans les 10 communes les moins défavorisées, le rejet l’a emporté avec 67,89 %.

Un deuxième aspect – qui a tourmenté les promoteurs de la plurinationalité – a été le taux élevé de soutien au “Non” dans les communes avec un pourcentage élevé de personnes d’origine mapuche.

L’Araucanía (c’est-à-dire la zone où vit la majeure partie de la population identifiée comme mapuche) a été la deuxième région du Chili avec le plus grand pourcentage de votes en faveur du “Non”, avec 73,69 %. Pendant ce temps, le “Oui” n’a obtenu que 26,31 % des voix dans la même région.

Un résultat définitif ?

Dans la vie politique des nations, rien n’est définitif. Les caprices et les tendances de ses membres sont en permanence influencés par différents courants et possibilités. Cependant, malgré la fragilité des décisions humaines, il ne sera pas facile d’inverser ce résultat. 

La participation historiquement élevée au référendum, la grande différence entre les deux options, l’engagement du gouvernement en faveur de la première option, le caractère radical de la proposition du référendum, les attentes internationales du socialisme international, constituent un ensemble de circonstances que nous n’hésitons pas à considérer comme historiques. 

Pour inverser ces résultats, la gauche aura besoin de temps et de stratégie, car l’électorat est éveillé et vigilant. L’avenir nous dira si elle parviendra à l’endormir, avec la collaboration indéfectible des « compagnons de route » et des « innocents utiles » du soi-disant « centre droit » et des cercles ecclésiastiques de gauche, toujours moins « innocents » et plus « utiles ». 

Dans son essai cité plus haut, « Révolution et Contre-Révolution », le professeur Plinio Corrêa de Oliveira met en garde contre le rôle des « deux vitesses de la Révolution ».  Selon le penseur catholique, « On pourrait dire que les mouvements les plus rapides sont inutiles. Or, ce n’est pas le cas. L’explosion de ces extrémismes dresse un étendard, crée une ligne de mire fixe qui, par son radicalisme même, fascine les modérés, et vers lequel ils se dirigent lentement ».

Il ne serait donc pas surprenant que des révolutionnaires « à vitesse lente » émergent également sur la scène nationale, proposant un nouveau texte constitutionnel, moins radical dans ses exigences immédiates, mais conduisant à long terme à la même formule autogestionnaire. 

Il sera du devoir de ceux qui veillent aux intérêts de la civilisation chrétienne au Chili de dénoncer ces nouvelles sirènes qui réclament maintenant un consensus « modérément » socialiste.

Sous la protection de la Vierge du Carmen

Pour ceux d’entre nous qui accompagnent pas à pas ce processus révolutionnaire qui, depuis octobre 2019, n’a pas fini de subvertir l’ordre national, une chose est désormais claire : c’est l’esprit  » selon le prince de la puissance de l’air, l’esprit qui agit maintenant dans les fils de la désobéissance  » (Éphésiens 2:2.), de tous ceux qui le promeuvent depuis les ténèbres et de ses exécutants visibles.

Ainsi, toute opposition à ce processus révolutionnaire doit trouver son principal soutien et sa subsistance en Celui qui, seul, extermine toutes les hérésies. «  Réjouis-toi, Vierge Marie, toi seule as détruit toutes les hérésies du monde « , comme le dit l’Office de la Vierge Marie.

Nous nous sommes confiés à Elle avant le référendum pour obtenir son aide. Nous La remercions pour son intervention après que les résultats aient été connus. Et c’est à sa protection maternelle que nous confions l’avenir chrétien de cette nation, consacrée à son intercession spéciale sous l’invocation de Notre-Dame du Carmel. 

Source photo : par Pllancao de Pixabay

Posted in Action Contre-Révolutionnaire, Principes de Révolution et Contre-Révolution

Recommandés pour vous