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Un joyau médiéval qui a vaincu les assauts de la Révolution

Le château de Sully-sur-Loire, qui s’élève sur la rive gauche de la Loire, est l’un des charmants joyaux parmi les châteaux de ce splendide fleuve.

L’histoire des châteaux est l’histoire des familles qui y ont vécu et les ont construits au cours des siècles.

Tout a commencé lorsque les seigneurs de Sully et leurs familles s’y sont installés au IXe siècle.

À l’époque gallo-romaine, le site comportait une simple tour qui protégeait le pont de pierre voisin, long de 400 mètres, qui traversait la Loire.

Sur les fondations de cette tour, un seigneur de Sully a construit en 1102 ce qu’on a appelé le castrum soliacé.

Au début du XIIIe siècle, Henri Ier de Sully est entré dans l’histoire en se querellant avec son seigneur féodal, l’évêque d’Orléans, Manassé de Seignelay.

L’évêque extorquait un impôt aux marchands qui passaient par sa seigneurie en les menaçant de mort.

Finalement, celui-ci a confisqué les domaines d’Henri et les a placé sous la protection du roi de France Philippe II.

En 1218, le monarque érige une puissante tour ronde dans l’actuelle Basse-Cour pour affirmer son pouvoir.

La base du château actuel est une maison noble de style gothique réalisée entre 1218 et la fin du XIVe siècle par des générations successives de seigneurs de Sully jusqu’à ce que Guy VI de la Trémoille épouse l’unique héritière du domaine. Cette famille a continué à approfondir la fantaisie et la force de la fortification, surtout à partir de 1395.

Guy VI de la Trémoille engage Raymond du Temple, l’architecte de la forteresse du Louvre appelée Saint-Louis dont il ne reste que les fondations, et du château de Vincennes.

Il lui demande des plans pour un donjon entouré de quatre tours, qui doit être réalisé entre 1395 et 1406.

Guy VI de La Trémoille meurt au retour de la septième croisade en 1398, mais sa veuve, Marie de Sully, poursuit le projet.

Le chantier est interrompu par la guerre de Cent Ans.

En 1403, le fils de Guy, Georges de La Trémoille, aménage le premier jardin du château et construit la tour de cinq étages de la Sange.

Pendant les guerres de religion, le château a été endommagé après avoir été pris par les protestants huguenots et reconquis par les troupes catholiques.

Les protestants détruisirent l’église de Saint-Ythier, située dans la Basse-Cour, et les messes sont désormais célébrées dans l’église de Notre-Dame-de-Pitié.

La défaite des protestants marque la fin de la domination locale de la famille de La Trémoïlle.

En 1602, Claude de La Trémoïlle vend le bâtiment endommagé par la guerre à Maximilien de Béthune (1560-1641), qui le reconstruit avec beaucoup d’ingéniosité.

Maximilien, ministre d’Henri IV, a été fait duc de Sully en 1606 et a écrit quelques mémoires célèbres dans la tour de Béthune.

Il est connu sous le nom de « Grand Sully » et donne un style Renaissance au château qui passe de château fort à palais d’apparat.

Tout était entouré de douves, alimentées par la Sange, un petit affluent de la Loire spécialement détourné à cet effet.

Pour que ces travaux puissent être achevés, les vestiges de l’église et du couvent en ruine ont été démolis.

La démolition était tout un symbole du changement d’époque : du Moyen-Âge sacré et religieux, elle est passée à une explosion de naturalisme artistique, non sans valeur esthétique.

Maximilien voulait aussi que le donjon ne serve qu’à des fonctions de représentation, ce qui lui enlevait son esprit militaire. Les réformes ont mis de côté le devoir et cherché le plaisir.

En 1717, la tour royale historique de Philippe Auguste sur la Basse-Cour a été enlevée pour avoir une meilleure vue sur les jardins. Un autre vestige médiéval qui a disparu.

Les éléments médiévaux ont été modifiés pour le plaisir esthétique et en oubliant leur but historique.

Cependant, l’esprit médiéval était si fort qu’il prédomine encore.

La Révolution française, toujours guidée par une haine égalitaire et anti-aristocratique, a tout abîmé en ayant recours à des décisions administratives perfides.

Le gouvernement révolutionnaire a forcé le propriétaire Maximilien Gabriel Louis de Béthune, à abattre les tours de défense au nom du principe d’égalité. Ainsi, elles seraient guillotinées comme la famille royale.

Les murs extérieurs du côté nord ont été abaissés au niveau du rez-de-chaussée. Trois tours d’angle du donjon ont été dévastées. Les deux canons du château ont été volés et emmenés à Orléans et la collection d’armes du château a été confisquée.

Les dépouilles propriétaires ont été jetés dans une fosse commune et leurs restes ne seront récupérés qu’au XXe siècle pour être enterrés dans le tombeau familial.

La reine Anne d’Autriche et son favori, le cardinal Mazzarino, se réfugient dans le palais en 1652, au plus fort de la révolution de la Fronde.

Jusqu’au XXe siècle, les ducs de Sully ont reçu de nombreux invités de marque, comme le marquis de La Fayette qui revenait de sa célèbre participation à la guerre d’indépendance des États-Unis.

Le malheureux révolutionnaire Voltaire s’est également exilé à Sully-sur-Loire entre 1716 et 1729 après avoir été banni de Paris.

Le château est resté en possession de la famille Béthune pendant plus de 350 ans.

En plus des dommages causés par la Révolution française, qui n’ont jamais été réparés, le bâtiment a subi d’autres dommages dus aux bombes de la Seconde Guerre mondiale.

Pire encore, pendant cette guerre, une caserne de l’état-major allemand a été installée dans le château et a vendu une grande partie du mobilier.

La dernière propriétaire, Marie Jeanne de Béthune, a été ruinée par la Seconde Guerre mondiale et a vendu le palais en 1962 au département du Loiret, qui en détient l’usage.

Source : https://castelosmedievais.blogspot.com/2019/08/sully-sur-loire-joia-medieval-venceu-os.html?m=1

Source photo : Image par Christian B. de Pixabay

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