fbpx
Menu Fermer

Au sein du château médiéval : échange de bons procédés

C’est par le même processus avec lequel la famille – qui s’agrandit, se multiplie, s’enrichit de nouveaux membres – a donné naissance à la lignée, que celle-ci a donné naissance au fief.

Le fief est donc le stade le plus évolué de l’organisation sociale familiale.

Il comprend le baron et sa famille proche, les branches cadettes de son lignage et les nobles vassaux qui l’aident, reçoivent en échange des charges, des terres ou d’autres biens et forment leur parenté.

Cet ensemble constitue la noblesse, dont la mission est de gouverner le fief et de lutter pour sa défense.
Autre classe constitutive du fief, le clergé – chapelains, moines et curés – dont l’existence est consacrée à la prière, à l’enseignement et à l’assistance aux indigents.

Enfin, le peuple, composé de la bourgeoisie (marchands et artisans) et de la plèbe (paysans et serfs), dont la mission est de produire ce qui est nécessaire à la subsistance de tous.

A cela s’ajoute l’organisation des fiefs ecclésiastiques, c’est-à-dire ceux dont le seigneur est l’évêque ou l’abbé et, dans le cas des Ordres féminins, l’abbesse.

Le château féodal évolue.

A l’intérieur de la première enceinte de protection, entrecoupée de tours et entourée de douves, se trouvent la chapelle et les logements des soldats, construits non plus en bois, mais en pierre et en brique.

La seconde zone, séparée de la première par une nouvelle muraille avec des douves et des ponts-levis, forme une deuxième ligne de défense, abritant les résidences du seigneur, de sa famille et des nobles qui sont à son service.

La sécurité du château permet au baron de vivre dans un beau et vaste palais, et non plus dans le donjon.

Celui-ci reste, derrière un troisième mur, le dernier bastion de défense et un poste de guet.

Généralement, le château est situé au sommet d’une colline, et le donjon est placé du côté de la pente la plus raide, ce qui le rend plus difficile à attaquer.

Le fief est fondé, comme la famille et la lignée, sur l’amour mutuel qui unit ses membres.

Le baron doit à ses sujets protection, assistance et défense.

Il veille sur chacun dans les moments difficiles et exerce la justice en cas de conflit.

Cependant, son autorité n’est pas absolue. Les coutumes ont force de loi dans le fief et le baron ne peut, même s’il le voulait, déroger aux coutumes ou modifier les droits que la tradition a consacrés.

À ses côtés, sa femme est une mère pour tous les sujets, qu’elle aide ou conseille dans leurs besoins, se consacrant notamment à l’enseignement et à l’éducation des jeunes filles jusqu’à leur mariage.

Les sujets doivent servir le seigneur avec amour et fidélité, suivre ses conseils dans les affaires importantes et lui demander son consentement pour se marier, tout comme le seigneur féodal lui-même doit le demander au noble ou au roi, dont il est le vassal direct.

Les sujets les plus importants collaborent avec le baron dans l’administration de la justice et dans les conseils convoqués pour les grandes délibérations.

Les devoirs réciproques sont détaillés dans les serments religieux, dont les textes sont encore conservés aujourd’hui.

Les vassaux considéraient la fidélité comme un devoir, mais aussi comme un avantage : « Les gens sans seigneur sont en très mauvaise posture », dit un proverbe de l’époque.

En effet, ceux qui n’avaient pas de maître devaient affronter seuls les luttes et les difficultés de la vie en ces temps encore difficiles.

Il existe une hiérarchie très variée et complexe dans le fief, et pas seulement l’autorité totale d’un seul seigneur sur une multitude de sujets égaux.

Les nobles sont disposés en rangs interdépendants, les laboureurs peuvent être sujets soit directement du seigneur, soit de l’un de ses nobles, soit même des bourgeois, et ceux-ci peuvent être placés sous la dépendance de tel ou tel maître.

Même parmi les serfs, il existe une hiérarchie, avec diverses subordonnées, et il y a même des serfs qui appartiennent à d’autres serfs.

Les serfs de la glèbe, dont on a tant parlé, étaient des travailleurs manuels attachés à une terre qu’ils ne pouvaient pas quitter, mais dont ils ne pouvaient pas être expulsés.

Ils avaient droit à la protection et à l’assistance et pouvaient exiger du seigneur qu’il les soutienne en temps de crise, alors que dans les mêmes circonstances, ceux qui étaient libres pouvaient mourir de faim.

Leur condition, dure au début mais progressivement adoucie par l’influence de l’Église, n’était pas de l’esclavage, car leurs obligations étaient bien définies et le maître n’avait pas une autorité absolue sur eux.

Il s’agissait plus ou moins d’un contrat d’emphytéose à vie qui ne pouvait être résilié par l’une ou l’autre des parties.

Les serfs constituaient un degré, certes infime, de la structure familiale qui formait la civilisation féodale.

C’est pourquoi les mêmes sentiments d’union, de dévouement et d’amour qui étaient à la base de la vie sociale se répétaient entre eux et leurs maîtres.

Dans les chroniques de M. Amis, nous lisons que, devenu lépreux, il fut chassé du château par sa femme, repoussé par les paysans et même expulsé de l’hôpital de charité.

Pourtant, deux serviteurs du manoir ont tout quitté pour le suivre, le soignant comme un père et mendiant même pour subvenir à ses besoins.

Au Moyen Âge, on assiste souvent au merveilleux spectacle de serviteurs se levant en masse pour aller délivrer leur maître tombé prisonnier.

Source : https://castelosmedievais.blogspot.com/2015/08/no-castelo-medieval-troca-de-bons.html

Source photo : Marco Aldeia, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Posted in Châteaux

Recommandés pour vous