Paris, le 15 octobrer 2020 (TFP France) - Marie-Amélie Tek, architecte du Patrimoine à Paris, se livre lors d’un entretien au FigaroVox, à propos de la décision de l’Élysée de reconstruire la flèche de Notre-Dame de Paris à l’identique.
Pour l’auteure de Notre-Dame à cœur ouvert, c’est « une bonne nouvelle pour Notre-Dame de Paris et le patrimoine. (…) Je me réjouis de cette décision d’humilité et de justesse au service d’un chef-d’œuvre collectif, d’un art total pétri par les mains anonymes des artisans de génie du Moyen-âge et des siècles passés. »
A propos du délai de cinq ans souhaité par le président de la République, elle tempère : « En tant qu’architecte du Patrimoine, je sais que ce délai est court, trop court même pour faire les choses bien et en conscience! Le temps du projet d’architecture s’inscrit dans un lent processus qui mérite réflexion et maturation (…).»
« Aussi, affirme la spécialiste, j’ai l’intime conviction que nous n’avons pas le droit d’être pressés. »
« Au contraire même, continue-t-elle, je crois que le chemin est une chance de faire une œuvre collective qui sera la plus belle illustration de l’Art et de la matière au service de la folle splendeur du répertoire peint et sculpté du Moyen-âge. Prenons le temps de la transmission des gestes et de la liberté de l’Art. »
« Je forme d’ailleurs le vœu que la charpente de Notre-Dame soit reconstruite en bois selon les méthodes traditionnelles du XIIIème siècle. J’espère que notre génération aura l’audace de préférer l’homme à la machine et que la charpente gothique naîtra des mains et de l’outil des ouvriers charpentiers du XXIème siècle (…)», insiste l’architecte.
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En effet, ajoute-t-elle, « l’architecte du Patrimoine doit d’abord se positionner comme un héritier, un passeur. L’humilité est sa marque à lui. Il n’est pas là pour imposer son style ni sa griffe puisque le chef-d’œuvre est déjà là et qu’il ne l’a pas attendu pour exister. Il doit simplement s’appliquer à rendre lisible l’œuvre du passé en déposant ses pensées au seuil de l’édifice. »
« J’espère que la reconstruction de Notre-Dame de Paris sera l’opportunité d’un chemin à la quête de sens et de beauté à la fois. Je crois que les œuvres sont belles lorsqu’elles témoignent de la recherche d’une élévation jusqu’à la délivrance et qu’elles révèlent ainsi toute la finitude de l’homme dans le combat qu’il livre sans relâche à la matière. Par exemple, la flèche est arrimée au navire, mais nous devons bien admettre qu’elle cherche à dépasser les nuées. Ce n’est pas rien que de s’élancer vers le ciel. L’édifice qui cherche à s’arracher à la terre est beau. »
Madame Tek a ces belles et profondes paroles pour conclure : « L’architecture, œuvre des hommes, est du fini, de l’habit, de l’abri et du bâti, dans l’infini, à la poursuite de l’éternité. »
Sources : https://www.lefigaro.fr
Photo : ©canva.com
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