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Coronavirus : « Le temps est venu pour une nouvelle internationale »

« Nous unissons, organisons et mobilisons les forces progressistes dans le monde entier », dit le slogan accueillant les visiteurs sur le site web de l’organisation. Inspirée par les activités de Diem25 — un acronyme pour Democracy in Europe Movement 2025, un mouvement paneuropéen lancé par Varoufakis, et de l’Institut Sanders, la nouvelle Internationale progressiste aspire à un monde égalitaire, durable, écologique, pluriel et post-capitaliste, c’est-à-dire un monde dans lequel le « culte du travail » est aboli.

Paris, le 10 juin 2020 (TFP France) - Les promoteurs de l’internationalisation de la lutte des classes ont fait plusieurs tentatives pour créer un grand réseau unique de subversion mondiale depuis que Marx, dans le Manifeste communiste, a craché son « travailleurs du monde, unissez-vous?! » . Pour eux, les nations n’existent pas, mais seulement deux classes en conflit à travers le monde : la bourgeoisie et le prolétariat.

La tentative qui s’est rapprochée le plus de cet idéal universaliste a été la Troisième Internationale, plus connue pour son abréviation allemande, le tristement célèbre Komintern, qui a répandu les révolutions communistes dans le monde entier entre les deux guerres mondiales. Entièrement soumis aux caprices du Kremlin, il a été officiellement dissous par Staline peu après la Seconde Guerre mondiale pour désarmer psychologiquement ses anciens alliés et les infiltrer plus facilement avec une révolution culturelle gramscienne.

De leur côté, à Moscou, de petits groupes trotskystes dissidents ont créé une Quatrième Internationale éphémère, qui a fonctionné entre 1938 et 1963, se dissolvant après une série de scissions. Si les anarchistes, héritiers de Bakounine et des luttes de mai 1968, ont toujours rêvé de constituer un large réseau international, ils n’y sont jamais parvenus. Cela est compréhensible, car, après tout, ce sont des anarchistes?!

En 2001, au plus fort du capitalisme mondialisé et des rencontres annuelles de Davos, des secteurs de la gauche radicale, encore assommés par l’effondrement de l’URSS, ont lancé le Forum social mondial. Ignacio Ramonet, directeur du Monde diplomatique, l’a accueilli avec un ton plein d’espoir : « le nouveau monde est né à Porto Alegre ». Mais cette aube n’a été que de courte durée, et la dernière édition du FSM a eu lieu à Tunis en 2013.

Cette même année, Jorge Mario Bergoglio monte sur le trône pontifical et tente de relancer l’internationalisation de la lutte au niveau mondial par des rencontres avec les mouvements dits populaires. Deux en ont eu lieu au Vatican et une à Santa Cruz de la Sierra, en Bolivie. Ces mouvements, notamment le Mouvement des travailleurs ruraux sans terre (MST) du Brésil et les Cartoneros d’Argentine étaient déjà liés dans la Via Campesina. Ils étaient en perte de vitesse, mais avec la bénédiction papale et le soutien du Vatican, ont reçu une dose de stéroïdes. Toutefois, la dose était apparemment insuffisante pour leur permettre de surmonter leur discrédit chez les peuples d’Amérique latine en raison des activités violentes et de l’occupation illégale de fermes et de propriétés urbaines.

Cependant, le spectre de la misère qui se profile avec le confinement et l’effondrement économique qui en résulte change radicalement le climat social et politique et redistribue les cartes pour un nouveau tour dans le jeu politique et culturel. Dans un article publié dans « Intercept », l’écrivain et militante Naomi Klein explique qu’au cours des deux dernières décennies elle a appris que « dans les moments de changement cataclysmique, ce qu’auparavant était impensable devient soudaine réalité ».

Cette déclaration de l’auteur de No Logo, un des livres de chevet du mouvement antimondialisation, n’était pas un vœu pieux. En fait, Naomi Klein a contribué à la création de l’Internationale progressiste avec le candidat démocrate américain à la présidence Bernie Sanders, l’anarchiste chevronné et chercheur au MIT Noam Chomsky, l’ancien président équatorien fugitif de la justice Rafael Correa, le professeur de marxisme et ancien maire de São Paulo Fernando Haddad (écrasé par Jair Bolsonaro dans les urnes), le déchu ministre grec de l’économie Yanis Varoufakis, le chauffeur de taxi maritime pour les trafiquants d’immigrants en Méditerranée Carola Rackete, et bien d’autres.

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L’événement inaugural de Progressive International a eu lieu par vidéoconférence le 15 mai avec la participation de cinq membres de son Conseil : le Premier ministre islandais Katrín Jakobsdóttir, l’ancien ministre grec Yanis Varoufakis, la militante ougandaise pour le climat Vanessa Nakate, l’avocate guatémaltèque Renata Ávila, spécialiste des droits de l’homme, et l’écrivain et analyste politique kenyan Nanjala Nyabola.

« Nous unissons, organisons et mobilisons les forces progressistes dans le monde entier », dit le slogan accueillant les visiteurs sur le site web de l’organisation. Inspirée par les activités de Diem25 — un acronyme pour Democracy in Europe Movement 2025, un mouvement paneuropéen lancé par Varoufakis, et de l’Institut Sanders, la nouvelle Internationale progressiste aspire à un monde égalitaire, durable, écologique, pluriel et post-capitaliste, c’est-à-dire un monde dans lequel le « culte du travail » est aboli.

L’organigramme de l’entité précise trois domaines d’action : la mobilisation (mouvement) pour former les militants et les dirigeants?; le programme (schéma directeur) pour élaborer une vision commune d’un monde transformé?; et la propagande (communiqués) pour diffuser les analyses critiques préparées par leur base.

« Reclaiming the World After Covid-19 » est le titre de la collection inaugurale de la section Blueprint écrite par Geoff Mann, Thea Riofrancos et David Adler, coordinateur général du conseil d’administration de l’organisation.

Selon les auteurs, le terrain n’a jamais été aussi « fertile pour l’internationalisme » qu’aujourd’hui. « La lutte pour l’ordre social dans le monde d’après le coronavirus est déjà en cours », de sorte que Progressive International n’a « qu’une fenêtre étroite pour influencer l’arène politique et façonner le processus d’élaboration des politiques ». L’objectif est de définir les composantes d’un Green New Deal à caractère international.

Pour sa part, Mme Katrín Jakobsdóttir déclare qu’il est nécessaire « de forger des solidarités mondiales et une collaboration entre les forces progressistes par-delà les frontières et contre une droite autoritaire et populiste déterminée à utiliser la crise pour faire avancer son programme régressif ». Pour le Premier ministre du gouvernement de coalition islandais et leader du Mouvement de la gauche verte, « s’il y a jamais eu un moment pour agir — pour faire l’histoire — c’est maintenant ».

Un article de Mike Davis, historien et sociologue californien qui collabore régulièrement avec une publication trotskyste anglaise et se qualifie de « socialiste international » et de « marxiste-environnementaliste », est une lecture particulièrement suggérée dans l’article d’introduction de la Blueprint Collection.

Sous le titre expressif « C’est la lutte finale », en français dans l’originel en langue anglaise, après de longues critiques des gouvernements des pays riches du Nord et des éloges à la Chine (comme « plaque tournante » et « chef des pompiers » de la bataille mondiale contre Covid -19), Davis affirme que la condition préalable inévitable pour reconstruire l’économie est « l’appropriation sociale de secteurs stratégiques tels que la production pharmaceutique, les combustibles fossiles (pour recycler les travailleurs et fermer les puits et les mines), les grandes banques et l’infrastructure numérique dont dépend la vie au XXIe siècle (large bande, le nuage, les moteurs de recherche et les médias sociaux). Le retour, en d’autres termes, du projet socialiste révolutionnaire ».

Le trotskyste Davis note cependant que « les victoires socialistes dans un pays ou un autre ne conduiront pas à un Green New Deal en l’absence d’un nouvel internationalisme ». Il est nécessaire de « rechercher la fraternité avec tous ceux qui embrassent les valeurs humanistes fondamentales ». Et il ajoute pieusement : « À l’heure actuelle, en fait, il n’y a que deux dirigeants mondiaux qui invoquent constamment l’urgence de la solidarité humaine : l’un est le Dalaï Lama, et l’autre est un fan de football argentin qui vit dans une grande maison à Rome ».

 A ses partisans athées, qui pourraient être réticents à s’allier avec le pape François, Mike Davies rappelle que « tous les grands révolutionnaires — Paine, Danton, Garibaldi, Marx, Luxembourg, Lénine, Trotsky et Che [Guevara] — ont conçu leur mission non seulement comme l’émancipation des classes ouvrières, mais comme la libération de toute l’humanité ».


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Posted in Fatima Today, Point de vue

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