« Face au spectacle de la cathédrale en flammes, la France se fige. La justice se lance immédiatement sur la piste d'un acte involontaire dont l'origine demeure encore incertaine. » Valeurs Actuelles revient sur les derniers mois d’enquête. Voici quelques extraits de son analyse.
Malgré les 1 125 feuillets de procédures, les 96 scellés et les nombreuses auditions, le procureur de la République, Rémy Heitz, déclare que « les investigations réalisées ne permettent […] pas, à ce jour, de déterminer les causes de l'incendie », tout en réaffirmant qu'« aucun élément ne permet d'accréditer l'hypothèse d'une origine criminelle ».
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Il s’agit bien là du discours officiel, qui se veut prudent, voire contradictoire !
Et ne cessera jamais de l'être, souligne l’hebdomadaire, quitte à laisser planer les mystères.
Plusieurs pistes sont alors retenues par les enquêteurs : dysfonctionnement du système électrique, mise en cause des ascenseurs installés dans les échafaudages, cloches présentes dans les tours, les combles et la flèche, boîtier électrique resté sous tension cette nuit-là…
Puis une autre piste prend plus de poids : celle de la cigarette mal éteinte. Fin avril, le Canard enchaîné a révélé que les salariés de France Échafaudage fumaient sur le chantier en dépit des règles de sécurité. Une hypothèse confortée par les fouilles, qui dévoilent la présence de neuf mégots sur place, dont cinq avec l'ADN d'ouvriers. Mais à qui donc appartiennent les quatre autres ? Étonnamment, la piste du visiteur imprudent est écartée. Pourtant, monter sur le toit de Notre-Dame, en toute illégalité, était l'un des jeux favoris de jeunes explorateurs en quête d'adrénaline !
On saura ensuite aussi que le ministère de la Culture, qui a la charge du gardiennage, avait réduit la présence du personnel (…). D'où le manque de réactivité du personnel lorsque l'alarme incendie se déclenche, à 17 h 40, soit près d'une heure et demie avant l'arrivée des premiers pompiers.
Devant les incohérences flagrantes du dossier, certains hommes politiques ont le courage de réagir. Comme M. Dupont-Aignan qui ose s’interroger : accident ou acte malveillant ?
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« Ce qui me fut insupportable, se souvient-il, c'est qu'on nous a dit le soir même que l'enquête serait longue et difficile, tout en nous présentant l'accident comme la seule piste possible ! C'est contraire à toute démarche scientifique.»
Aujourd’hui, il continue à croire que toutes les pistes sont encore envisageables, notamment celle de l'attentat : « Je me suis renseigné sur l'affaire, j'ai discuté avec des connaisseurs de Notre-Dame : il faudrait un concours de circonstances exceptionnel pour enflammer une telle charpente. Je ne dis pas que l'accident est impossible, mais je revendique le droit de s'interroger. »
Contactés par Valeurs actuelles, le parquet de Paris et la préfecture de police refusent à ce jour de donner davantage d'éléments sur le travail en cours. »
Derrière les palissades, l'enquête se poursuit donc, mais le mystère demeure, enfoui quelque part dans les décombres, conclut la rédaction de l’hebdomadaire.